Un projet de budget européen injuste et anti croissance. Sale temps pour l’Europe!

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Après les déclarations sur la nécessaire croissance pour rééquilibrer les comptes publics avec le pacte de croissance qui devait accompagner le pacte budgétaire et le fameux TSCG, vient une réalité toute autre. Le projet de « compromis » pour le budget de l’UE présenté par le président du Conseil Européen M Van Rompuy, est une véritable catastrophe. D’abord, notons que le budget préparé par la commission Baroso était déjà notoirement insuffisant. Le président du Conseil propose d’aller plus loin en baissant de 75 Milliards les fonds budgétaires, en réduisant les crédits de la Politique Agricole Commune et des fonds structurels.
Au passage, on n’entends plus parler des fameux 55 milliards de fonds structurels non consommés qui devait abonder le pacte de croissance de 120 Milliards d’Euros. Personne ne sait plus où ils sont, s’ils sont encore disponibles, à quoi ils doivent servir. En tout cas, ils apparaissent de plus en plus comme un miroir aux alouettes. Il serait pourtant urgent de mettre en œuvre cette fameuse relance européenne sensée régler bon nombre de nos problèmes.
Les choix budgétaires pour les années à venir vont à rebours des ces objectifs de croissance, avec la baisse des crédits budgétaires en particulier pour les infrastructures (FEDER) qui va pénaliser les investissements.
Sans compter que la baisse des crédits da la PAC va avoir un impact négatif particulièrement en France.
En revanche, la Grande Bretagne qui menace à tour de bras de quitter l’UE obtient elle des concessions et non des moindres puisque M Van Rompuy propose le maintien du rabais britannique de plus de 3 milliards d’Euros annuels, alors même que normalement il devait être supprimé.
On observe là un cas typique. L’Allemagne fait la surveillante générale et obtient satisfaction, la Grande Bretagne menace et elle est calmée par des cadeaux financiers et la France prétend jouer aux bons européens et n’obtient rien ou des clopinettes.
Voilà très longtemps que je suis les affaires européennes et que je constate que notre pays refuse de créer un véritable rapport de force pour imposer une réorientation de l’UE et se trouve ainsi à devoir en permanence céder aux desiderata des autres, aux oukases libérales par exemple sur la dérégulation, la concurrence sans règle, l’absence d’Europe sociale, le recul des politiques communes et finalement payer le prix fort…
Si une fois de plus le gouvernement français accepte ce budget ou n’obtient que des aménagements à la marge, il apparaîtra hélas que les ambitions de réorienter la construction européenne sont reportés aux calendes grecques. Au passage, on laisse dans une quasi indifférence ce pays, la Grèce s’enfoncer et son peuple sombrer dans la misère. Qui peut croire que tout cela ne prépare pas de mauvais temps pour tous sur notre continent?

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