Réduire le capital public n’est pas la bonne idée pour investir !

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

Communiqué de presse de Marie-Noëlle LIENEMANN

Réduire le capital public n’est pas la bonne idée pour investir !

Le premier ministre hier a annoncé sa volonté de renforcer l’investissement pour redresser la France en suggérant de dégager des fonds par la vente de parts publiques dans des entreprises. Soutenir l’investissement est indispensable,  la méthode choisie réduisant  le périmètre du capital public est une erreur.

Le capital public un atout économique, social, et industriel majeur pour l’emploi, les services publics et l’indépendance nationale.

La présence publique au capital de certaines entreprises est essentielle  dans les services publics, les secteurs stratégiques où pour assurer les entreprises françaises avec des capitaux qui défendent le long terme, qui poussent au maintien ou au développement des emplois et des structures productives en France. Plus le capital public est fort moins les objectifs financiers, la production de cash à court terme, les délocalisations et l’obsession de la valorisation boursière  peuvent s’imposer face  à l’avenir industriel, le maintien des emplois, ou la qualité du service public.

Le capital public dans l’industrie est un gage de pérennité et d’avenir et d’indépendance nationale. Dans les entreprises de services publiques, c’est  une garantie de ne pas sacrifier l’intérêt général aux profits. Tout plaide pour le renforcer et même de reprendre le chemin des nationalisations fussent-elles temporaires, quand des transitions sont nécessaires.

Chaque fois que la gauche a accepté de réduire ce périmètre, elle a fait l’amer constat de la fragilisation de l’emploi, de la réduction des  capacités productives en France  et au passage d’un désamour majeur des français, singulièrement du peuple de gauche qui refuse cette logique néolibérale. On aurait pu attendre un signe plus positif en direction de la gauche en cet anniversaire de la victoire de 2012.

Il ne faut pas sacrifier le long terme à des nécessités de cout terme, d’autant que d’autres solutions sont possibles.

Vendre un capital qui rapporte à l’Etat et qui est un actif dans la durée alors qu’il serait possible d’emprunter à des taux historiquement bas n’est pas la meilleure voie économique. L’emprunt, qui plus est un grand emprunt en direction des français, serait beaucoup plus efficace et moins coûteux.

Une stratégie qui ne suffira pas à relancer l’économie et assurer le redressement industriel de la France.

Enfin, une politique de relance ne saurait se limiter à un volet de relance des investissements, qui plus est si ces derniers sont étalés dans le temps sans démarrage immédiat à un haut niveau de dépenses, sans prévoir une relance de la consommation populaire. En effet,  les entreprises ont besoin de carnets de commandes remplis, d’un dynamisme retrouvé pour investir. Elles ont aussi besoin que la réduction des crédits budgétaires des collectivités locales ne rende pas illusoires un certain nombre d’annonces. Par exemple, la  généralisation du très haut débit passe par des investissements élevés des collectivités locales.  De ce point de vue les propositions faites par « Maintenant la gauche » pour un plan de relance social, écologique en France et en Europe seraient tout à la fois plus réalistes et plus efficaces.

Il est clair que l’annonce d’hier n’est pas de nature à assurer le sursaut économique, social et politique attendu par les français.

 

 

LES DERNIERS ARTICLES