La Provence : « Vaucluse : comment sortir de la crise majeure du logement ? »

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MNL_La_Provence_14-11-2014L’ancienne ministre et actuelle sénatrice Marie-Noëlle Lienemann à la tribune de ces Assises nationales du logement. Photo Jérôme REY

300 participants étaient rassemblés à Avignon, une ville au cœur de cette problématique, pour les 4e Assises nationales du logement et de l’habitat

« Plus vite, plus loin, plus fort. » La sénatrice de Paris et ancienne ministre au logement, Marie-Noëlle Lienemann n’y va pas par quatre chemins. Passionnée par cette question, elle voit dans la tenue d’assises du logement l’occasion à chacun, « même s’il a des convictions différentes, de parler librement, pour avancer ensemble dans l’intérêt collectif ». C’est, vendredi, à l’Hôtel de Ville d’Avignon que s’est ouverte la quatrième édition de ces Rencontres nationales du logement et de l’habitat (RNLH).

C’est en 2011, à la suite d’une grande concertation citoyenne lancée par l’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile dans les Bouches-du-Rhône, que le cabinet HQB organise les premières Assises du logement et de l’habitat. Une démarche novatrice rassemblant des personnalités et où les expériences se croisent, se confrontent.

Marie-Noëlle Lienemann faisait partie de l’aventure depuis ses débuts. C’est avec enthousiasme non dissimulé que le maire d’Avignon, Cécile Helle, a été heureuse de la recevoir et plus encore, une « fierté » d’accueillir cet événement, parce que sa municipalité fait de la question du logement un « enjeu majeur ».

La (ré)utilisation des appartements vides

Situation de mal-logement, difficultés d’accès, problèmes de rénovation et de réhabilitation de l’habitat collectif… Avignon concentre 80 % des logements sociaux de l’agglomération.Sans compter le sentiment d’abandon des quartiers périphériques à l’image de celui de Monclar.

L’autre enjeu : c’est la construction de logements sociaux, quand 10 000 demandes sont en souffrance à Avignon. Pour tenter d’y répondre, la mobilisation de logements vacants est une solution envisagée. Parce qu’il y en a. La population est passée de 25000 à 12 000 intra-muros, or aucun immeuble n’a été détruit. Une situation clairement identifiée par la Ville qui travaille avec les offices sur la (ré)utilisation de ses appartements vides.

Cécile Helle s’est aussi dite ouverte à des nouvelles pistes d’explorations « comme l’habitat participatif qui mobilise les habitants autour d’un projet commun ».

Reste le problème du foncier. « Non pas que l’on en manque, mais il faut le libérer à des prix raisonnables et en adéquation avec le développement durable », a exprimé Marie-Noëlle Lienemann. Mais dans ce contexte, la fiscalité est une épine dans le pied: « La rente dans ce pays est un handicap. 500 à 600 % d’augmentation en 30 ans. » Pour elle, il est « crucial » de mettre en place des observatoires « fiables qui rassemblent l’ensemble des acteurs pour connaître le marché, l’évolution des prix… ».

« Il y a urgence ! »

Ce prix qui constitue un obstacle non seulement pour l’accès aux logements mais aussi parce que c’est un frein économique. L’organisation durable du territoire et l’urbanisation ont aussi ponctué son propos. Repenser les villes françaises reste, pour elle, nécessaire dans le but de mieux articuler les espaces publics dans les grandes agglomérations. Et à l’heure de la transition énergétique « qui va nécessiter de gros efforts, il est indispensable que dans les rénovations d’habitats et construction de neuf, les économies d’énergies soient une réalité. »

L’ancienne ministre n’a pas mâché ses mots clamant qu’il était « urgent que le gouvernement mette en œuvre les mesures annoncées ». Ce qu’a bien confirmé le secrétaire général de la Préfecture de région, réaffirmant que le logement est un enjeu « économique, social et de développement durable. »

Il a réannoncé des mesures telles que les prêts à taux zéro dans les zones tendues et détendues, le renforcement de la mobilisation du foncier en Paca « qui n’est pas évident » et parler des leviers pour accélérer le délai de construction qui en Paca est de 4 à 5 ans.

Des dispositifs pour que le logement reste ce qui « fait le quotidien des gens ». Et qui demeure, comme il le dit, « avant tout, un refuge qui fait partie de la dignité de la personne ». Quand on sait qu’il y a encore 7 millions de personnes non ou mal logés en France dont 200 000 en Paca, le chemin est encore long.

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