Le soutien au budget de la défense ne peut se faire au détriment du logement et de la santé

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Communiqué de Presse de Marie-Noëlle Lienemannmichel-sapin-europe-1-930620-06.02.12

François Hollande a annoncé mercredi, à la suite d’un conseil de défense, sa volonté de renforcer les moyens des armées et confirmé que le budget pour 2015, de 31,4 milliards d’euros, était « sanctuarisé », pour s’adapter à la nouvelle donne sécuritaire créée par les attentats de janvier. Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, pour être examinée en juin par le Parlement, devrait également prévoir « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense.

Cette orientation est parfaitement compréhensible au regard de l’évolution de la situation internationale et des menaces qui pèsent sur la sécurité du pays et de nos concitoyens.

Or, ce matin, sur Europe 1, le ministre des finances, Michel Sapin, a déclaré que « tout effort supplémentaire pour un ministère doit être compensé par des économies sur d’autres » et désigné les ministères qui, selon lui devrait se serrer la ceinture : le logement et la santé !

Ces annonces sont parfaitement inacceptables au regard des besoins croissants des Français en la matière et de l’importance de ces secteurs pour garantir le pacte républicain.

Il n’est pas raisonnablement envisageable que les budgets du logement et de la santé soient appelés à faire des efforts supplémentaires à ceux qu’ils ont déjà subis. Lorsque Michel Sapin déclare « l’année prochaine il y aura un effort qui sera fait par l’Assurance-maladie », il faut lui rappeler que la sécurité sociale a été déjà soumise à une pression suite à la baisse des cotisations sociales des entreprises qui découlent du pacte de responsabilité. Exiger de nouveaux efforts ne pourrait que fragiliser l’assurance maladie.

Quand Michel Sapin déclare « Dans le domaine du logement, il y a des économies possibles (…) sans remettre en cause ni les solidarités ni le soutien à la construction », il fait preuve de légèreté. Les crédits consacrés au logement sont actuellement largement insuffisants pour répondre à l’attente de nos concitoyens et à une crise durable de la construction : ce n’est pas aujourd’hui qu’il faut réduire l’effort pour construire massivement des logements sociaux ou abordables, alors même que les chiffres de la construction sont en baisse. Toucher aux allocations logements reviendrait à amputer le pouvoir d’achat des français les plus modestes qui ont déjà de graves difficultés pour payer leurs dépenses de logement.

La France doit exiger de l’UE que les dépenses militaires et singulièrement celles imputables aux opérations extérieures soient exclues du calcul des déficits publics.

En tout cas, un changement de stratégie budgétaire et une relance économique du pays paraissent plus que jamais nécessaires, si nous voulons sortir de la crise en préservant notre modèle républicain et social.

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