Nicolas Sarkozy

Sarkozy dit des énormités très alarmantes

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Sarkozy_sa-phrase-sur-les-migrants-provoque-colere-et-embarrasNous aurons bien-sûr tous entendu en boucle, dans les médias, les propositions de Nicolas Sarkozy sur la crise migratoire.

Mais, il n’est pas sûr que chacun ait regardé dans le détail ce qu’a déclaré l’ancien Président de la République.

J’ai pour ma part été consternée par deux déclarations qui, en réalité, n’ont rien à voir avec la question des réfugiés mais qui en disent long sur le nouveau « Sarko », copie de l’ancien « Sarko », mais en pire peut-être.

Hier, au Touquet, il a cru judicieux de dire pour étayer sa proposition de « refonder Schengen » qu’il n’était pas difficile de rétablir le contrôle aux frontières pour les non-ressortissants de l’UE, en mobilisant la douane, la police de l’air et des frontières. Il ne peut pas s’empêcher d’y ajouter ce commentaire si révélateur et si consternant : « ils seront plus utiles à contrôler les visas plutôt que de vérifier la TVA ! »

A l’écoute du discours sur France info, j’ai un instant sursauté ! Oui il avait osé !

Quand on sait l’importance de la fraude à la TVA dans l’Union Européenne, c’est un véritable scandale d’imaginer qu’on peut baisser la garde alors qu’il faudrait au contraire accroître l’action et les sanctions.

Justement la Commission européenne vient de publier un rapport sur le manque à gagner de L’UE en matière de TVA. Il s’élève pour 2013 à 168 milliards d’euros, c’est plus que le budget de l’Union cette année ! Pour la France, c’est 14 milliards qui manquent ! Excusez du peu !

Et si notre pays n’est pas l’un des plus touché par cette perte de recette – néanmoins très importante- certains pays arrivent à mieux contenir cette fraude. C’est le cas de la Finlande, de la Suède et des Pays-Bas. Nous avons donc des marges de progression pour collecter cet argent qui contribuerait à réduire nos déficits.

Comment un ancien Chef d’État peut-il trouver cela secondaire, non prioritaire quand on constate l’ampleur du phénomène et l’impact financier ? C’est irresponsable. Mais cela en dit long sur les priorités de Nicolas Sarkozy et ses obsessions irrationnelles.

Car en effet, Nicolas Sarkozy reprend l’antienne, absolument inexacte, selon laquelle tous les réfugiés et migrants, une fois rentrés dans l’espace Schengen, viendraient en France parce que nous offririons des avantages sociaux bien supérieurs à ceux des autres pays.

Pris dans cette logique, il a écrit dans son interview dans Le Figaro du 10 Septembre sur les migrants « Ainsi, il ne doit plus être possible d’accorder des prestations sociales sans conditions. Un étranger en situation régulière ne doit pouvoir postuler aux allocations logement et familiales qu’au bout de cinq ans. Enfin, l’aide médicale d’État (AME), qui coûtera cette année près d’un milliard d’euros, doit être supprimée et remplacée par la seule prise en charge des urgences médicales ».

Sans reprendre un débat sur le fond et la politique de santé publique, notons que la dépense de l’AME est de 744 millions d’euros, et non 1 milliard, à comparer des 14 sur la TVA.

Ensuite, s’agissant des allocations familiales qui sont financées par des cotisations sociales, elles doivent selon les règles européennes être versées sans distinction de nationalité. Mais Nicolas Sarkozy n’est pas à une approximation près.

Quant aux allocations logement, qui sont pour une part abondées par un prélèvement sur les entreprises, je pense qu’un recours devant la Cour Européenne donnerait les mêmes conclusions. Mais indépendamment de cela, cette mesure serait une absurdité économique en sus de son caractère scandaleux et anti-républicain. Car un immigré en situation régulière – d’ailleurs les autres aussi – a le droit de pouvoir vivre dignement sur notre territoire. Il en va des Droits de l’Homme.

Or dans notre pays, même si l’on travaille et singulièrement dans des emplois non qualifiés – où nous faisons souvent appel à une main d’œuvre étrangère –, on ne peut, la plupart du temps, se loger sans allocations logement.

En réalité, les allocations logement sont en forme de solvabilisation des plus modestes qui profite aux propriétaires, car elles leur permettent de fixer un loyer supérieur à ce que le locataire pourrait payer sans cela. C’est vrai pour les propriétaires privés comme dans le logement social. Supprimer ces aides aux immigrés primo-arrivant, durant les cinq premières années, aurait un impact économique très négatif outre son caractère discriminatoire.

Il faut savoir que les allocations logement touchent 6,3 millions de foyers et coûtent en 2013, 17,4 milliards d’euros, dont 16,5 milliards versés à des locataires et 0,9 milliard aux accédants à la propriété. On voit que la part de dépense correspondants aux immigrés réguliers présents depuis moins de 5 ans représente des sommes faibles au regard des 14 milliards de fraude à la TVA…

Vraiment, ces concessions à la logique de la préférence nationale prônée par le FN est gravissime au regard de nos valeurs, déstabilisatrice pour notre économie. Mais lorsqu’on la met en regard des lâchetés pour traquer les vraies fraudes qui appauvrissent le pays, c’est encore plus confondant et alarmant.

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