école

Projet de loi « école de la confiance » – les amendements déposés sur la mauvaise loi Blanquer

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

Le projet de loi « pour une école de la confiance », prévu initialement pour réaliser la scolarité obligatoire dès l’âge de 3 ans, a été utilisé par le gouvernement pour imposer des transformations dangereuses pour l’école de la République. Il sera examiné en séance publique au Sénat du mardi 14 au jeudi 16 mai 2019 (temps d’examen particulièrement court pour un enjeu majeur).

Avec une petite trentaine d’articles, le projet de loi annonce une réforme par le bas de l’Éducation nationale.

Outre l’article 1er qui a pour effet de rechercher à museler les enseignants, la manière choisie pour étendre la scolarité obligatoire à 3 ans aboutit à contraindre les collectivités territoriales à financer les écoles maternelles privées. Ce financement aura pour conséquence une absence de mixité sociale dans les écoles publiques, avec des familles préférant les écoles privées sous contrat, et donc sur la démocratisation de la réussite scolaire.

Avec la création des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL), certaines associations du secteur Handicap craignent qu’ils ne se substituent aux missions des Maison Départementales du Handicap (MDPH), qui ont la charge du suivi des enfants en situation de handicap et de leurs familles, et qu’ils ne soient le moyen de priver l’enfant de droit spéciaux (le droit à la compensation) en contournant les Maisons départementales par un dispositif interne à l’Éducation nationale qui attribue en fonction des moyens et non des besoins. Pour accompagner ces enfants, la loi Blanquer propose que leur contrat passe à 3 ans renouvelable 1 fois. Alors que les enfants ont besoin de stabilité dans leur prise en charge, il était impératif de donner un véritable statut aux AESH (catégorie B de la fonction publique) ainsi qu’une formation adaptée aux besoins particuliers des enfants accueillis.

La mise en place les établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux (EPLESF) permet le regroupement des écoles avec le collège dans un même établissement à l’initiative des collectivités territoriales de rattachement. La crainte majeure est de voir les directeurs d’école disparaître et que le lien entre l’école et les parents s’étiole. Or à ce jour, aucune évaluation « d’école socle », le dispositif duquel s’inspirent les EPLESF, n’a été menée pour permettre une telle généralisation. Il s’agit bien d’une modification profonde du système scolaire qui a pour objectif de construire, sur fonds d’économies budgétaires (mutualisation des personnels administratifs), une école inégalitaire dont les élèves des espaces isolés et des milieux populaires feront les frais.

Pas un mot non plus sur la place des parents d’élève dans le dispositif et sur leur participation à la vie de l’établissement de leurs enfants. Cet oubli résonne en cohérence avec une volonté de privilégier les principes hiérarchiques de l’école maternelle au rectorat contre l’autonomie et l’innovation.

J’ai donc déposé de nombreux amendements avec le groupe parlementaire CRCE pour proposer une autre logique. Sans évolution radicale de ce projet de loi, et en échos avec les entretiens nombreux que j’ai eus avec les enseignants (représentants des « stylos rouges » ou représentants syndicaux) et les milliers de messages que je reçois des parents d’élèves mobilisés, notamment à Paris, nous voterons contre ce texte.

amendements de Marie-Noëlle Lienemann au projet de loi « école de la confiance »

Amendements du groupe CRCE au Sénat sur le projet de loi « pour une école de la confiance »

LES DERNIERS ARTICLES