Pour une révolution écologique en France : 10 propositions pour commencer

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La France, et la gauche, doivent engager une
véritable révolution écologique
. Nous avons accumulé des retards, mais
notre pays, il a souvent montré par le passé, est capable de sursaut et d’aller
bien au-delà du rattrapage, d’engranger des résultats rapides et de situer dans
les premiers. La condition de cette réussite est que l’Etat, les collectivités
s’engagent et mettent en mouvement l’ensemble de la société et chaque citoyen.

Il faut engager dés
le début du prochain mandat présidentiel un véritable sursaut écologique.

Nous devons :

– passer de l’alerte
à l’action avec une obligation de résultats

– passer des
innovations ponctuelles, des initiatives éparses qui sont très intéressantes et
montrent le chemin, à la généralisation des meilleurs pratiques


La France

doit honorer ses engagements
environnementaux, européens et mondiaux

Saluons le rôle positif et décisif de l’Europe pour la
défense de l’environnement, c’est la politique la plus appréciée des
Européens.. Si

la France

veut être entendue de ses partenaires et prendre appui sur l’attente des
peuples, elle doit quitter sa place de mauvais élève en matière d’environnement
et au contraire faire désormais référence.

Première
constatation : notre pays a pris des engagements, il ne s’est pas mis en
situation de les tenir réellement.

– le protocole de KYOTO pour combattre l’effet de serre. (

La France

s’est engagée à maintenir,
en moyenne 2008-2012, ses émissions à leur niveau de 1990 : les émissions de
GES sont inférieures à cet objectif depuis 2000. L’Union européenne s’est fixé
des objectifs encore plus ambitieux : les émissions de GES devront être
réduites de 15 à 30 % en 2020 par rapport à 1990. Cependant, le troisième
rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
(Giec) a montré que les engagements de Kyoto seraient insuffisants pour
contenir l’ampleur du réchauffement à moins de

2 °C

par rapport aux niveaux
de température de l’époque préindustrielle. Une division par quatre des
émissions des pays industrialisés d’ici le milieu du siècle s’avère nécessaire.
Cet objectif, appelé « facteur 4 », est repris par la loi sur les orientations
de la politique énergétique du 13 juillet 2005. Mais les actions et moyens
dégagés ne sont pas à la hauteur des besoins) ; J’ai déjà eyu l’occasion
sur ce blog de faire des propositions détaillée sur cette question centrale du
changement climatique

– les directives européennes comme celle
sur l’eau qui prévoit la restauration de l’eau de nos rivières, lac et nappes
phréatiques pour 2015.

La
France

doit présenter en 2009 ses programmes de gestion et
d’actions ( directive cadre sur l’eau).

Mais il y en d’autres
sur les déchets, l’efficacité énergétique des bâtiments, la production de 20%
de l’électricité en énergie renouvelable, ou Natura 200 et la protection de la
biodiversité et celles à venir comme la directive cadre sur les eaux marines et
la réglementation chimique Reach, et le durcissement des normes de la qualité
de l’air si importante pour la santé. Et un projet de directive sur les eaux
marines dont je suis le rapporteur au Parlement Européen.

Première
exigence : tenir ces engagements et dans les délais.

Ne faisons pas
l’autruche, atteindre réellement ces objectifs exige de l’argent, des
modifications profondes de nos façons d’agir, de l’argent, et une large
mobilisation de tous, au premier rang desquels l’Etat, les collectivités publiques qui doivent être
exemplaires et entrainantes.

C’est pour quoi :

Il faut très vite établir des lois de programmations,
avec des dates butoirs précises, des moyens financiers et une obligation de résultats
pour atteindre les engagements que nous avons
signé. (
Proposition1
)

Ces lois devront être votées avant la fin 2006 (printemps
2007).  A coup sûr il faudra un volet
ambitieux pour l’Habitat et la construction, car ils contribuent à près de 20%
de l’effet de Serre.. Cette action
contribuera aussi à baisser les coûts des charges qui pèsent et pèseront de plus
en plus sur le pouvoir d’achat des français, plus encore des plus modestes – un
bon exemple de la social écologie- a noter que les deux secteurs où les
émissions de gaz à effets de serre augmentent sont les transports et l’habitat.

Ces lois de programmations seront annuellement suivies par
le Parlement.

Elles instaureront le principe de la « conditionnalité
écologique »pour les subventions et financements d’Etat.( proposition 2)
Car s’il faut engager de
nouveaux crédits, particulièrement pour
des investissements tant de dépollution que de transports en commun ou
d’isolation, il faut réorienter tous les budgets et les marchés publics afin
qu’ils contribuent à ces objectifs ;

Elles obligeront les
collectivités publiques à des comportements exemplaires avec des objectifs
chiffrés et instaureront une fiscalité écologique et des incitations en
direction des particuliers.

Il serait
judicieux de créer une Conférence environnementale annuelle des Présidents de
Régions
pour fixer avec eux l’Etat de l’environnement et envisager les
nouvelles actions à entreprendre. Tous les contrats plans signés entre l’Etat
et les régions devront contenir un volet majeur sur l’énergie, l’eau, le développement
durable (proposition
3
)
. Car la loi de programmation nationale devra être déclinée dans
chaque région, pour tenir compte des potentialités et problèmes de chaque
région..

La France est un des pays de l’UE qui a la plus riche
biodiversité grâce aux DOM et aux TOM. En particulier à la réunion. Il convient
de valoriser ce patrimoine. Un conservatoire ou d’un institut de la
biodiversité devrait être crée dans les DOM. (proposition 4)

la loi de programmation prévoira la création de 210 000
emplois «  jeunes-environnement » sur 5ans
(proposition 5) :
ces emplois concerneront des jeunes de moins de 30 ans, de tous niveaux de
qualifications. Je suis frappée de voir que les étudiants qui ont choisi les
formations universitaires sur l’écologie ont trop peu de débouchés.

– 1/3 par l’Etat ou les entreprises publiques
( EDF, GDF, SNCF, Poste etc…), les HLM, avec une priorité pour les
économies d’énergie et les énergies renouvelables.

Des postes de
diagnostiqueurs thermiques, contrôle du respect des lois environnementales,
chercheurs etc)

 1/3 avec les collectivités locales, en particuliers les
plus défavorisées et celles de banlieues.

 1/3 avec les entreprises en particulier pour accélérer
l’émergence des nouveaux métiers (exemple : la législation Reach sur la
chimie nécessitera des postes de toxicologues, de nouvelles qualifications dans
le bâtiment, filière bois, etc…)

– Il faudrait proposer à toutes les grandes branches
d’activités une négociation autour de contrats «  innovation-
environnement »
qui
permettront à la puissance publique de stimuler et d’accompagner le saut technologique et les nouvelles
pratiques
qui s’imposent et qui portent une nouvelle conception de notre
développement. Je suis pour la
croissance, mais la croissance durable ! Et je crois que nous relancerons
notre industrie – je n’accepte pas la désindustrialisation actuelle de notre
pays- en prenant de l’avance sur les enjeux de santé, d’énergie et
d’environnement. La puissance publique peut agir par des normes ambitieuses de
qualité (par exemple pour baisser la consommation énergétique), par la commande
publique (tous les véhicules des administrations, entreprises publiques,
collectivités locales doivent être propres), par des crédits pour la recherche
et l’innovation. Les japonais ont
engagé une stratégie nationale « dix fois mois d’énergie et quatre fois
moins de matière première pour les produits ! 14000 produits répondent
déjà à cet éco-profil dans leur pays. Nous pourrions relever le même
défie et créer un Centre National de l’éco-conception, avec les industriels et
financer des recherches en particulier pour les nouveaux matériaux.

-Des services publics pour le développement
durable :

restaurer le service public de l’eau. ( proposition6)

Pour relancer le service public de l’eau il convient à
minima de mettre en place des incitations financières fortes pour favoriser la
gestion en régie municipale, intercommunale de l’Eau  personnellement je croirais judicieux
d’obliger à la gestion en régie…Le département des Landes a montré l’exemple.
(toutes les études prouvent que la gestion privée est nettement plus chère que
la régie publique : 34% en moyenne et même en tenant compte de la vétusté
du réseau cet écart n’est jamais inférieur à 5%.).

– le retour d’EDF à
capital 100% public a comme contrepartie un engagement fort de l’entreprise sur
des missions fixées par la nation : tarifs, égalité géographique,
transparence dans la gestion nucléaire et l’obligation
de produire à une échéance proche 20 %
(ou 15% , car on peut agir sur
d’autres paramètres) de son électricité
en renouvelable
. Si l’Etat est ferme, EDF fera, ses ingénieurs sont de
qualité et savent être innovant. (on peut aussi mobiliser EDF GDF sur les
économies d’énergie avec des obligations de résultats.)

Désormais les missions de services publics (donc
les cahiers des charges) doivent
systématiquement inclure la lutte contre l’effet de Serre, la protection de
l’eau et de l’environnement (proposition 7)

Rien ne sera réussi sans la participation de tous les français.
L’écologie doit devenir une culture partagée.

Cette révolution écologique est un fantastique défi
collectif pour notre pays, qui j’en suis persuadée peut redonner confiance à
notre jeunesse et tout le pays. Il faut fédérer les français (et non comme le
fait la droite) les diviser, autour de perspectives prometteuses d’avenir et
d’une nouvelle échelle des valeurs. Il y a là une tâche importante d’éducation,
de sensibilisation, de mobilisation.

Dans les cinq ans à
venir, tous les agents publics bénéficieront d’heures de formations sur
l’écologie (proposition8)
, sur les enjeux globaux et ceux concernant leur
travail. Les fonctionnaires d’Etat,
territoriaux doivent devenir des ambassadeurs de la cause environnementale.

les programmes
scolaires
( de l’école primaire à l’université) seront réexaminés pour favoriser la connaissance des enjeux
planétaires et leur environnement proche. Il ne s’agit pas de surcharger les
cours mais de bien insérer cette dimension dans toutes les matières.

– il faut renforcer
les moyens et la reconnaissance des ONG environnementales( proposition 9)
insuffisamment écoutées en
France.   la République au conseil économique et social, je
rééquilibrerai la représentation du monde associatif et singulièrement en
faveur des ces ONG.
Parmi les personnalités
qualifiées choisie par le président de

Nos institutions elles même doivent se mobiliser plus et
mieux

. Je proposerai la création au Parlement Français la création d’une
commission chargée de la santé, de l’environnement et de la consommation, comme
c’est le cas au Parlement européen
.( proposition
10)

La
République Parlementaire

doit aussi mieux organiser les
travaux du parlement pour traiter les
grands sujets de ce siècle.

L’éco-socialisme un projet civilisationnel

Le consommer toujours plus n’est pas l’horizon de la gauche,
le seul regard du PIB ne mesure pas le progrès et le bien être humain, ni la
vraie richesse d’un pays et de l’humanité. La social-écologie veut promouvoir
une nouvelle échelle de valeurs. Le socialisme est un projet culturel,
civilisationnel. D’ailleurs les nations unies ont tenté de promouvoir l’indice
de développement humain, les ONG l’impact écologique. Ne laissons pas le
développement durable , promu par une socialiste, la norvégienne Gro Harlem
Brundtland devenir une tarte à la crème
et un prétexte utilisé par les firmes multinationale pour atténuer l’exigence
écologique. L’action de la
France chez elle d’abord, avec l’Europe ensuite, mais surtout
dans toutes les instances internationales doit porter haut, fort et vite cette vision nouvelle.

– L’écologie impose de
revisiter bien des idées de gauche, mais loin de les disqualifier, elles les
confortent si nous savons les rénover profondément. J’entends souvent parler de
rénovation, l’éco-socialisme est pour moi un profond moteur de la rénovation de
nos politiques.

Le marché ne permet pas de voir loin, de préparer l’avenir,
de globaliser les enjeux, de répondre aux besoins non solvables alors c’est le
rôle de l’Etat. Je crois que la prise en
compte de l’écologie exige que nous inventions de nouvelles formes de
planifications, ardente obligation d’avenir, défi collectif à relever, visibilité de l’avenir pour les
acteurs économiques, opportunité pour les créations d’emplois. L’écologie doit
remettre à l’ordre du jour des notions de gauche qui doivent être profondément
révisées :

 le plan : le long terme mais qui ne saurait être
bureaucratique mais une culture et des défis partagés

 la politique industrielle qui n’est pas le
productivisme

 l’intérêt général et la chose publique ( Res publica)
qui a-t-il de plus «  Res publica » que l’eau l’air la nature ?

 le service public. L’actuelle gestion de l’eau ne
saurait perdurer : prix élevé de l’eau avec de grandes inégalités, profits
importants de grandes entreprises multinationales, réinvestis dans la communication et l’état de l’eau qui se
dégrade toujours.

      – la fiscalité qui doit orienter les pratiques, intégrer
les coûts induits (principe pollueur payeur) et la redistribution, la
péréquation. C’est par exemple ce qui doit nous guider pour la fiscalité
écologique par exemple sur les entrants en nitrates dans l’agriculture où les
gros exploitants et l’agriculture intensive doit être fortement taxée afin de
modifier leurs méthodes)

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