Et oui la BCE ne doit pas décider en lieu et place des politiques

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Ségolène Royal a eu raison, lors du congrès du PSE à Porto, de reprendre cette exigence que nous défendons depuis des années, et qui est au centre de notre engagement pour une autre Europe. La  politique monétariste défendue depuis  si longtemps par la BCE nous coûte très cher, en termes de croissance et d’emploi. Déjà en 1997, je m’opposais au traité d’Amsterdam qui inscrivait dans le marbre les critères du pacte de stabilité comme obligations économiques intangibles pour les gouvernements de nos 25 pays avec leurs conséquences défavorables sur nos industries et notre activité économique.

C’était le dessaisissement des gouvernements élus au profit de dogmes
intangibles. La politique de l’Euro fort à tout prix pénalise nos
exportations. Il y a quelques semaines à peine, le nouveau patron
d’EADS Louis Gallois, imaginait de délocaliser les activités d’Airbus
en dehors de l’Union Européenne pour s’installer en zone dollar afin
d’éviter les effets des taux de change défavorables. L’industrie la
plus performante, technologiquement innovante, un des fleurons
européens envisage de délocaliser à cause de notre politique monétaire
!!!

J’ai, alors au Parlement Européen, interrogé les instances européennes
sur ces risques et bon nombre de voix se sont levées pour tenter
d’infléchir la position de la BCE qui contre vents et marées a augmenté
les taux d’intérêt et jeté un coup de froid sur la croissance en
Europe. Mais M Trichet et ses homologues ne veulent rien entendre et
décident avec leur seule logique dogmatique et monétariste…

Il est grand temps que soit modifier les traités existants, comme le
demande la gauche depuis longtemps, pour introduire dans les missions
de la banque centrale la lutte contre le chômage et la recherche de la
croissance et non plus la seule lutte contre l’inflation et la
stabilité monétaire. Il est grand temps, aussi d’instaurer un véritable
gouvernement économique de l’Europe au moins au niveau de l’Euro-groupe
et qui ait un vrai poids sur la Banque centrale, comme c’est le cas aux
USA où la banque fédérale américaine doit travailler en étroite
collaboration avec le gouvernement. C’était hier aussi le cas en
Allemagne, où la banque fédérale était «indépendante» mais très
attentive aux choix politiques du gouvernement. D’ailleurs on se
souviendra que la banque allemande avait su s’incliner sur la décision
du chancelier Helmut Kohl concernant la parité entre le Deutsche Mark
de l’Europe de l’Ouest et de l’Est… Ségolène Royal aurait du tirer un
coup de chapeau aux tenants du NON qui ont justement refusé de valider
un texte constitutionnel où aurait été consacrée et prolongée la
situation actuelle,  inacceptable, sur l’indépendance totale et absolue
de la BCE ! Vive le vote NON.

D’ailleurs ce week-end, Jean-Pierre
Chevènement après un accord sur des circonscriptions appelait à voter
en faveur de S Royal. Mais on le voit bien, si cette déclaration sur
la BCE est importante, elle doit être prolongée par des propositions
fortes sur l’indispensable réorientation de l’UE et sur la modification
des traités existants…

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