Il faut remettre en cause les cadeaux fiscaux de droite pour les plus aisés, refonder notre fiscalité pour qu’elle soit plus juste, qu’elle opère une véritable redistribution des richesses et donne à la  puissance publique les moyens d’assurer à chacun ses droits fondamentaux, d’organiser des services publiques d’excellence, de préparer l’avenir tant par des investissements structurant, que par l’éducation, la recherche et de véritables politiques écologiques.

La redistribution des richesses n’est pas seulement à opérer une fois
que les richesses sont produites, elle doit concourir à soutenir
l’activité économique et l’emploi. Car, chaque fois que des ouvriers,
des foyers modestes bénéficient d’une redistribution, celle-ci, pour
une large part, sert à la consommation et contribue à la croissance.
C’est beaucoup moins vrai dans des familles où le revenu est déjà très
confortable, car là l’essentiel va à l’épargne. Or, globalement notre
pays ne manque pas d’épargne. Cessons d’entretenir ce mythe que l’impôt
tue la production de richesse, l’initiative, et l’emploi, cessons aussi
des débats purement technocratiques sur le niveau des prélèvements
obligatoires.

C’est Giscard d’Estaing qui a imposé dans le débat politique français,
le dogme de leur baisse, arme fatale utilisée sans cesse par les
ultra-libéraux, décidés à démanteler l’Etat et toutes formes de
solidarités collectives. Giscard disait même qu’au dessus de 40% de
prélèvements obligatoires, c’était le collectivisme, quasiment le
communisme, l’union soviétique ! Nous avons largement dépassé ce niveau
et nos libertés n’en sont pas pour autant menacées …

Ces temps ci, il est de bon ton, de faire référence à l‘excellence du
modèle nordique, mais ces pays sont ceux où le niveau des fameux
prélèvements obligatoires est le plus élevé du monde.

Evidemment lorsque l’école est payante, lorsque la santé est payante,
quand de nombreux services ne sont pas pris en charge par la
collectivité, les prélèvements obligatoires peuvent être plus faibles
mais le pouvoir d’achat des citoyens l’est aussi. Enfin celui de la
très grande majorité des citoyens, car à l’évidence pour les très
riches tout cela compte peu. Mais insistons et répétons le, les
fameuses classes moyennes qui en fait sont des foyers favorisés sont
souvent les premiers bénéficiaires de ces services. Regardons la
longueur des études de leurs enfants, la fréquentation des
établissements culturels, conservatoire ou autre, le recours aux
crèches collectives ou familiales sont autant de services qui ne sont
jamais facturés au prix coûtant et financé par l’impôt. Alors disons le
haut et fort : Vive l’impôt !

Mais l’impôt doit être juste, donc le plus possible progressif, il doit
être utilisé de façon légitime par nos concitoyens et répondre
réellement à l’intérêt général. Ainsi la gauche doit mener ce débat
sans faiblesse mais être claire sur la restauration d’une véritable
justice fiscale. Et l’impôt le plus juste est l’impôt sur le revenu
(IR), parce qu’il est progressif.  Il faut le remettre au cœur de notre
système fiscal.  La proposition du projet socialiste de fusionner la
CSG et L’IR va dans ce sens. D’ailleurs dans tous les pays européens,
en particulier l’Allemagne et les pays du Nord, l’impôt sur le revenu a
cette place prépondérante.

Oui, il faut remettre en cause les baisses d’impôts sur le revenu,
votée parla droite en direction des personnes gagnant plus de 4000
Euros par mois, ainsi que le bouclier fiscal, où les allégements très
importants accordés aux plus riches pour les emplois à domicile !

Et puis faisons attention sur ces lieux communs sans cesse répétés par
la droite : de nombreux français ne paient pas l’impôt. Faux, archi
faux, ils paient la TVA, un impôt lourd, injuste qui pèse beaucoup plus
sur le pouvoir d’achat de ceux qui gagnent peu. Et souvenez vous la
droite qui n’aime pas les impôts parait il , avaient lors du plan Juppé
en 1996 augmenté la TVA de 2% , le gouvernement de L Jospin l’avait
réduite de 1%…Et Angela Merckel augmente la TVA en Allemagne. Et oui,
il y a impôt et impôt. D’ailleurs, pour ceux qui croient aux sondages,
57% des français jugent normal d’augmenter les impôts pour ceux qui
gagnent mensuellement plus de 4000 Euros. Qui pouvait douter de cela ?
Il suffit d’entendre et surtout de comprendre nos concitoyens. Il
suffit d’être de gauche.