La France et les Français vont mal. Derrière la communication bien rôdée de Sarkozy, c’est la panique à bord !

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La réalité finit toujours par s’imposer. La situation économique et sociale du pays est désastreuse et les premières mesures prises par le gouvernement ne font qu’accroitre les problèmes. La croissance est en berne, les exportations reculent gravement, les délocalisations continuent et le pouvoir d’achat des français est  menacé : hausse des loyers (autour de 3,8%), augmentation des denrées alimentaires, franchises médicales, prix des transports et des carburants. A la rentrée, bon nombre de familles vont prendre la mesure des  11000 suppressions de postes dans l’Education Nationale et de la dégradation des conditions d’enseignement avec l’accroissement du nombre d’élèves par classes. 

L’immense majorité des salariés modestes ou moyens ne gagneront pas plus !
Très peu de travailleurs auront des heures supplémentaires, et en tout
cas ce ne sont pas eux qui en décident mais bel et bien leur patron.
Qui plus est, ce sont souvent dans les emplois pénibles que le recours
à cette formule va se multiplier en lieu et place de recrutements. Mais
pour la très grande majorité, le salaire va stagner, à l’image de
celles et ceux qui gagnent le SMIC. En effet, le gouvernement a refusé
un coup de pouce au salaire minimum et le développement de la part
individualisée des hausses de salaire aboutit à ce que les cadres
supérieurs et un nombre très faible de cadres et de salariés profitent
des augmentations. Plus de la moitié des salariés et cadres n’ont pas
eu d’augmentation cette année. Or le salaire est la seule valeur
réelle accordée au travail et la hausse du pouvoir d’achat, des
salaires modestes ou moyens est la meilleur façon de relancer la
consommation et la croissance, sans compter qu’une telle politique
contribue à la lutte contre les inégalités qui minent notre société.

Le gouvernement fait exactement l’inverse en multipliant les cadeaux
fiscaux aux familles aisées et en pénalisant le plus grand nombre. La
proposition de SMIC à 1500 Euros accompagnée d’une conférence salariale
annuelle et d’un nouveau calcul des cotisations sociales doit être
défendue par la gauche !

Nicolas Sarkozy a trompé bon nombre de salariés  qui ont cru à son
discours dans les usines où il se présentait comme le grand défenseur
de l’industrie et des travailleurs. Aucuns signes, si ce n’est des
signes négatifs depuis 100 jours. Pas l’ombre d’une mesure pour
soutenir l’industrie française. Le plan Power 8 se met en place à EADS
avec les suppressions d’emplois prévues. On le sait, le secteur de la
sous-traitance automobile est menacé. Les importations textiles
chinoises continuent de plus belles sans que les prix baissent pour le
consommateur ; L’agro-alimentaire est fragilisé avec la vente de LU à
un groupe anglo-américain. Là où il faudrait un volontarisme
public, des protections renforcées, des soutiens particuliers à
certaines filières, c’est l’absence de tout projet si ce n’est
l’éternel recours à plus de flexibilité pour les salariés, et
d’hypothétiques avantages fiscaux pour la recherche et l’innovation
dans les entreprises.
Mieux vaudrait développer des plans
thématiques où s’articulent des  programmes de recherches publiques,
des innovations privées, des nouvelles politiques de normes et de
commandes publiques, des aides à l’exportation et des services concrets
pour accompagner les PME PMI. La gauche doit présenter cette
nouvelle vision d’une politique industrielle audacieuse face à la
vision libérale de Fillon Sarkozy et à la gravité de notre déclin
industriel.

Enfin, du coté de la politique du logement, l’objectif du droit
au logement pour tous, du droit opposable qui est désormais inscrit
dans nos lois, semblent à des années lumières des préoccupations du
président.
Et même derrière le discours (absurde) du « tous
propriétaires » (seuls les pays les plus pauvres et les USA ont choisi
cette voie, quand aux USA on voit les dégâts avec un endettement
insupportable pour les plus modestes et même les classes moyennes),
rien n’est fait pour que les ménages populaires puissent réellement
accéder à la propriété. La mesure fiscale actuelle avec les déductions
fiscales des intérêts d’emprunts n’arrêtera pas hélas l’hémorragie de
l’accession sociale qui est en net recul depuis 2002. Les constructions
de logements locatifs sociaux piétinent et sont très loin des 120 000
HLM qu’il faudrait réaliser cette année. Les prix continuent leur
montée, surtout pour les loyers, et le marché de l’immobilier demeure
trop cher au regard des ressources des Français. La crise du logement
va s’approfondir, la gauche doit reprendre les propositions
concrètes que j’ai présentées, pendant les campagnes présidentielles et
législatives, et qui ont été trop peu défendue par la candidate
socialiste !

Nous ne pouvons ni nous contenter de contester Nicolas Sarkozy sur
sa méthode, c’est le fond de sa politique qu’il faut contester pieds à
pieds. Nous ne pouvons nous contenter de nous opposer, ce qu’il faut
faire sans concessions, il faut présenter des alternatives. Car le
clivage gauche droite n’est pas une vieille lune, il est visible au
quotidien ; faut il encore que la gauche et ses dirigeants ne rasent
pas les murs et soient fiers d’être de gauche !

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