Festival de la pensée unique

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

L’émission "mots croisés" sur la situation économique du pays a été un florilège de libéralisme le plus primaire et  l’un des  grands prêcheurs de cette position redoutable est Jacques Attali. Le même qui a déjà fait faire bien des erreurs à François Mitterrand  veut aller au bout de la banalisation anglo-saxone qui est son horizon. Chargé d’un travail sur la relance de la croissance, il a lâché quelques "pistes" qui sont de véritables bombes à retardement pour faire exploser tout notre modèle social

Quelques exemples: l’accroissement de la concurrence dans tous les
domaines comme remède miracle pour faire baisser les prix. On sait les
dégâts que ce genre de méthode va créer sur l’emploi. La concurrence va
s’accroitre pour baisser les coûts salariaux, car les profits des
entreprises eux ne bougeront pas et l’absence d’encadrement des prix
laissera l’Etat pantois. Les salaires ou les emplois baisseront, pas
les prix. Un exemple, la concurrence sur le textile, l’ouverture à la
Chine devaient faire baisser les prix (et a détruit des milliers
d’emplois). Bilan des courses; les études européennes montrent que,
sauf au Royaume-Uni, les prix n’ont pas baissé. Les grands
bénéficiaires ont été Carrefour, H et M ou autre Zara. On voit aussi
que le gouvernement va  remettre en cause la loi Galland pour
multiplier encore les grandes surfaces déjà très nombreuses et
supprimer bien des petits commerces. Ces grands distributeurs sont
devenus les maitres et font la pluie et le beau temps pour les
producteurs qui sont souvent pris à la gorge et doivent baisser leur
prix et les couts du travail alors que les marges des grands magasins,
elles ne baissent jamais. Le petit commerce, lui, va encore
disparaitre, et avec bien des services de proximité. Or ce commerce là
est très présent en Allemagne où les prix ont moins augmenté qu’en
France. Mais, on savait depuis longtemps que Sarko avait promis aux
grands patrons de la distribution cette libéralisation. Les récompenses
aux amis fidèles continuent.

Nous devons proposer une alternative; C’est une réforme profonde
des marges de la grande distribution qui s’impose.
Deuxième exemple, Attali dénonce les gaspillages du logement social, et
compte régler la crise du logement en vendant les HLM et en réduisant
le nombre d’organismes

(vieille lune des technos qui n’ont jamais fait la preuve que cela
réglerait quoique ce soit. Dans tous les autres domaines on vante les
PME, pas là!). Mais c’est toujours la même chose, pour remettre en
cause les HLM, banaliser le logement social et mettre l’argent au
privé, il faut les discréditer. Par contre, rien n’est  dit sur le vrai
scandale du logement, à savoir l’explosion des prix du privé et de
l’immobilier, le niveau insupportable des prix qui rend très difficile
la sortie du parc HLM ou l’accession pour les familles modestes et
moyennes (autour de 3 Smic) et plus encore la construction de logements
à loyer modéré. Or l’encadrement des prix de l’immobilier,
massivement approuvé par les français, la taxation progressive des plus
values immobilières sont  bien plus efficaces, urgentes et
opérationnels pour résoudre la crise du logement, relancer la
construction et permettre la création d’emploi
, à condition de
rendre ces métiers attractifs, de développer la formation. D’ailleurs
le patronat préfère préparer une nouvelle vague d’immigration pour y
faire face, plutôt que de mieux rémunérer les salariés. Car il est vrai
que ces nouveaux immigrés acceptent des conditions sociales moins
bonnes. Là aussi ne nous laissons pas piéger; l’urgence est du coté de
l’immobilier et de la flambée spéculative.

Autre lieu de commun, libéral: la rémunération au mérite des
fonctionnaires qui seraient ainsi plus performants (dans la même
émission, on cite un sondage ou les français sont satisfaits à 80% des
fonctionnaires). Je regrette qu’Elisabeth Guigou ait donné son accord
et semble oublier ce qui s’est passé dans le privé où la grande masse
des  salaires moyens ont stagnés et seuls certains cadres (souvent
proches de la direction) en sont bénéficiaires.
D’excellentes
études de la Confédération Générale des Cadres montrent l’énorme
accroissement des inégalités a été rendu possible avec ces salaires au
mérite. elle conteste ce principe et suggère que l’efficacité d’un
service vient de la dynamique collective qui n’est pas toujours assurée
par la concurrence au mérite entre salariés. Repenser les interventions
de l’Etat pour mieux répondre à l’intérêt public et aux attentes des
citoyens, mille fois oui en revalorisant les fonctionnaires, leurs
salaires, leurs capacités à prendre des initiatives etc.

Bilan de la soirée; si la gauche ne choisit pas ses terrains,
résolument alternatif aux choix de la droite pour relancer la
croissance en consolidant le progrès social, elle laissera flotter
l’opinion et passer ces "réformes" destructrices et de plus  fort peu
efficaces.

LES DERNIERS ARTICLES