La crise de la Social-démocratie n’en finit pas.

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Dernier avatar : la nouvelle configuration de feu « le groupe socialiste et social-démocrate » au Parlement européen qui s’appellera l’alliance des socialistes et démocrates européens, avec l’accueil en son sein des démocrates italiens qui n’ont rien à envier à notre Modem, coté centristes….

Mais ce qui me frappe est le chœur, quasi unanime désormais, des socialistes qui se penchent sur le cercueil de la Social-démocratie. Ces nouveaux convertis à la critique sont devenus amnésiques, oublient qu’ils en louaient, il y a quelques jours à peine, ses vertus, sa force, sa solidité et brandissait comme un argument massue, l’accord du PS avec les sociaux-démocrates autour du « Manifesto ».

Ce n’est pas faute de leur avoir dit que tout cela était improductif voir contre productif et qu’il valait mieux que le PS français assume une identité différente, qui retrouvait avec la crise toute son actualité, et un rôle de réorientation majeure de la gauche européenne.

Aveuglé, le PS avait déjà cru malin, dans sa nouvelle déclaration de principes, de consigner noir sur blanc une révérence appuyée au marché, espérant ainsi faire œuvre de rénovation en devenant «  social-démocrate ». C’était absurde et dangereux, d’autant que la crise était déjà émergente et aurait du pousser, au contraire, à réaffirmer nos fondamentaux, en les actualisant et en assumant l’indispensable prise en compte de l’écologie et du changement climatique traité à la marge sans grand sérieux.

Le déclin de la Social-démocratie, n’est pas un épiphénomène. Il y a des causes profondes et il était  prévisible depuis pas mal de temps. il ne s’arrêtera qu’avec des changements majeurs et en retrouvant le chemin des idées socialistes.

Le compromis social-démocrate repose sur un compromis entre le capital et le travail, qui a pu se nouer dans le cadre national. A partir du moment où les mouvements de capitaux deviennent libres, hors des frontières, les salariés voient leur rapport de force singulièrement s’affaiblir. Les négociations ne peuvent plus être équilibrées. Si de surcroît l’Etat n’intervient pas, d’abord par principe ensuite parce qu’il est délégitimé et dépossédé d’une part importante de ses pouvoirs par la mondialisation, alors la dégradation du modèle social devient inéluctable.

En second lieu, la plupart des dirigeants sociaux-démocrates européens ont fini par adopter la ligne blairiste et le néolibéralisme qui correspondaient si bien à leur stratégie de compromis chronique avec la droite dans des gouvernements de coalition. Avec la chute du mur de Berlin, leur posture d’entre-deux « ni pour le modèle américain, ni pour celui de l’URSS » ne pouvait suffire et ils ont très vite acter le triomphe du capitalisme financier transnational, la concurrence généralisée et tutti quanti. Il a fallu du temps mais depuis cette période, le décrochage avec les ouvriers, le monde du travail mais aussi les salariés et défenseurs des services publics s’est opéré, les couches populaires s’abstenant de plus en plus. Pendant un temps, les sociaux-démocrates se sont crus à l’abri des problèmes électoraux en comptant sur le vote des cadres, et des salariés du public. Mais la dégradation sociale qui les touchent de plus en plus, comme l’aspiration à une autre société les a fait déserté les partis sociaux démocrates au profit d’autres forces. On ne dira jamais assez comment les décisions du gouvernement Schröder ont cisaillé les jarrets de la social-démocratie allemande !!!

Le conformisme, l’absence et le refus de tout volontarisme, la théorisation du « pragmatisme » contre les idéologies et même les principes de la gauche, le détournement du projet européen en cheval de Troie de la mondialisation, tout cela achève le tableau et le désastre…

Alors si les socialistes français découvrent enfin cette réalité comme les anglo-saxons découvrent les vertus du modèle français, c’est tant mieux. Simplement, il faut qu’ils en tirent toutes les conséquences et en convainquent les français. Cela suppose de faire une analyse critique sérieuse, approfondie du passé, et de construire une réponse politique qui ne se contente pas de paroles réconfortantes sur nos intentions ! Premièrement commençons par réaffirmer que nous sommes socialistes et non sociaux démocrates. Les mots ont un sens !

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