Le gouvernement, par la voix du ministre du budget, vient d’annoncer plusieurs décisions qui remettent profondément en cause le système du logement locatif français et des HLM et menacent à terme son développement, sa qualité et donc le droit au logement pour tous, les conditions de vie dans les HLM.
En moins de 4 ans, on a donc vu diminuer de moitié les crédits de cette ligne budgétaire.
L’an dernier ont été supprimées toutes les subventions aux réhabilitations lourdes, les crédits « Palulos ». Il est prévu par le gouvernement la disparition pure et simple de ces crédits en 2013.
Comble d’ironie, sur les 427 millions prévus, 340 viendront des HLM : un prélèvement opéré auprès des organismes, ce qui revient à dire que ce sont les locataires qui paient. La subvention d’Etat est donc déjà réduite à 87 Millions !!! Près de 10 fois moins qu’en 2008 !
La conséquence de cette politique est simple. Désormais, ce sont les locataires actuels des HLM, de plus en plus pauvres qui vont financer les HLM de demain, sans aide de l’Etat.
Pendant ce temps là, le gouvernement, grand spécialiste des cadeaux fiscaux aux plus fortunés, rembourse au propriétaire plus du tiers du prix d’un logement neuf mis en location, le plus souvent pour des foyers aisés et à des prix élevés : c’est l’investissement locatif Scellier. Cela est incompréhensible tant c’est injuste.
Sarkozy et Fillon ont trouvé une méthode bien à eux : faire payer les pauvres pour loger d’autres pauvres et financer avec nos impôts les riches pour loger des riches. Incroyable mais vrai !
Qu’on ne nous dise pas que l’Etat n’a pas les moyens de financer le logement social. Il lui suffirait d’abandonner le Scellier ou encore d’autres niches fiscales comme le remboursement des intérêts d’emprunts!
Les grands perdants de cette politique seront les locataires HLM et tous ceux qui attendent un logement abordable.
Mais c’est aussi un choix anti économique, car, en privant les HLM de ces 340 millions et de toute subvention d’Etat, la construction va être réduite, l’activité économique pénalisée et l’emploi aussi !
Le logement ne doit pas être sacrifié sur l’autel de la rigueur. C’est un choix socialement injuste, humainement dramatique et économiquement absurde, car porteur de récession.
Alors ne laissons pas faire !