Et maintenant réussir le changement!

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 Un cycle s’achève, un nouveau s’ouvre depuis la victoire d’hier. Le changement était devenu possible, il devient impératif.

Comme c’est souvent le cas, le second tour des élections a amplifié le premier. Les français ont fait un choix clair : donner au président de la République François Hollande une claire majorité pour mettre en œuvre sa politique. C’est heureux, d’autant plus que de nombreux  députés et députées qui viennent d’être élus vont apporter un sang neuf à la vie parlementaire qui en a bien besoin.

 Pour autant, il faut regarder avec lucidité les résultats de dimanche car ils fixent les taches politiques de la période.

Le très fort taux d’abstention est inquiétant et révèle les effets très négatifs de la 5eme République sur notre vie démocratique. Au yeux de nos concitoyens, Le Parlement est considéré comme secondaire par rapport à l’exécutif et au président. Le quinquennat, la coïncidence des mandats et l’inversion du calendrier ont renforcé cette tendance. La revalorisation effective du Parlement ne peut demeurer une vague intention! Le grand décalage entre la composition de l’Assemblée Nationale et la réalité des forces politiques est manifeste.c’est particulièrement vrai si l’on compare le nombre de députés et par exemple les votes recueillis au premier tour de la présidentielle.  Toute crise politique part d’une crise de représentation.

Il y a donc un impératif besoin de modifier très sérieusement nos institutions et nos modes de scrutin.L’instauration d’une part de proportionnelle est indispensable et urgente.  Il y a moyen d’assurer la stabilité d’une majorité sans valider une telle distorsion. Or on le sait, mieux vaut réaliser une réforme institutionnelle en début de quinquennat. On ne pourra pas éluder cette exigence.

 Tout particulièrement au sein de la gauche, les conséquences de ce décalage doivent être traitées avec attention et une réelle volonté unitaire. Car, l’affaiblissement du nombre de parlementaires du front de gauche alors que leur candidat avait réalisé un bon score  doit ne réjouir personne et faire réfléchir. Certains y verront une opportunité de se dispenser de l’effort de rassemblement à gauche. Ce serait ne pas voir que sans ce rassemblement, François Hollande ne serait pas Président. À contrario, le refus de signer un accord législatif, à défaut d’un accord de gouvernement avec le PS, a mis le Front de gauche en situation de faiblesse. Nous sommes un certain nombre à avoir plaidé pour une plateforme législative commune rouge, rose, vert, sans avoir été entendus.

Les citoyens veulent la diversité à gauche,  pas les divisions. Cela doit faire méditer pour l’avenir. Mais, dés à présent une question doit être posée: comment faire vivre une dynamique de convergences à gauche tout en exerçant le pouvoir? Différentes initiatives peuvent y concourir sans pour autant  faire disparaître les désaccords. Par exemple, constituer un  comité permanent des gauches et écologistes. En tout cas, l’unité de la gauche et des écologistes n’est pas seulement une nécessité pour gagner mais pour durer et pour changer!

 La situation politique que nous connaissons est inédite.

La responsabilité du parti socialiste n’a jamais été aussi essentielle. Celle de la gauche décisive. Avec un président de la République issu de ses rangs et la majorité absolue à l’Assemblée, très présent à la tête de la plupart des collectivités locales, pilier de la gauche majoritaire au Sénat, le PS est désormais en situation d’incarner non seulement une alternance mais aussi d’engager une réelle alternative.

 L’ accession au pouvoir de la gauche et des écologistes s’opère dans une période  de crise d’une extrême gravité puis qu’elle plonge un nombre important de nos concitoyens dans des difficultés considérables ( chômage, pauvreté, précarité, incertitude etc..) , parce qu’elle crée un climat de peur, de méfiance en l’avenir et dans les autres et qu’elle ouvre un espace politique conséquent aux partis ou aux pensées totalitaires, d’extrême droite ou intégristes. Mais elle porte aussi une exigence de transformation profonde de l’ordre dominant et une opportunité pour la gauche d’incarner une voie nouvelle, une alternative au capitalisme financier transnational. Dans ces périodes de grands désordres, d’instabilité, de menace sociale, tout peut basculer vers le pire ou vers le meilleur et la tâche de la gauche française est tout à la fois d’éviter le pire et d’engager le pays, l’Europe vers le meilleur. Ce diagnostic lucide et la volonté d’être à la hauteur de cette tâche historique sont à coup sûr indispensables pour réussir le changement.

  Voilà la feuille de route des nouveaux députés, mais sans doute aussi celle des militants, celle de tout citoyen, de gauche ou écologiste, motivé.

 

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