Interview dans le NouvelObs / Lienemann : « On ne peut accepter l’accord sur l’emploi en l’état »

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La sénatrice socialiste de Paris, qui prévoit de « saluer » la manifestation appelée par FO et la CGT, dénonce un texte comportant des points « dangereux ».

Marie-Noëlle Lienemann. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Marie-Noëlle Lienemann. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Signé le 11 janvier, l’accord sur l’emploi, négocié par les partenaires sociaux, salué par le gouvernement, et soumis au Conseil des ministres ce mercredi 6 mars, fait l’objet d’une manifestation à l’initiative de FO et de la CGT ce mardi. La sénatrice socialiste (aile gauche) de Paris, Marie-Noëlle Lienemann, solidaire du défilé, dénonce un accord « déséquilibré » et affirme qu’elle ne votera pas ce texte (qui devrait arriver à l’Assemblée en avril dans un premier temps). Interview.

Que pensez-vous de l’accord sur l’emploi signé le 11 janvier ?

– C’est un accord déséquilibré, en défaveur des salariés et en faveur du Medef. On ne peut l’accepter en l’état. De plus, ce texte contient des choses dangereuses : les accords de maintien de l’emploi – un retour à ce qui se faisait sous Sarkozy -, la facilitation des mutations imposées, l’homologation par l’administration de la procédure et du contenu du plan social et le transfert au juge administratif de tout le contentieux de ce plan.

Le licenciement économique devient plus facile et moins couteux. Certaines mesures, comme la taxation des CDD, constituent par ailleurs de la véritable poudre aux yeux.

Irez-vous manifester ce mardi ?

– Nous irons saluer les leaders sociaux qui appellent à la manifestation, mais nous n’y prendrons pas part. Nous ne nous rangerons pas derrières leurs banderoles et drapeaux car nous sommes des parlementaires socialistes.

Voterez-vous ce texte à son arrivée au Sénat ?

– Pas en l’état. Nous avons prévu le dépôt de plusieurs amendements.

Un risque de fracture au sein du PS est d’ores et déjà pointé…

– La question est moins la fracture que ce texte pourrait provoquer au sein du PS que celle qu’il pourrait engendrer au sein de l’opinion de gauche. 90% de gens qui manifesteront ce mardi ont voté François Hollande au second tour de la présidentielle. Dès lors, se pose la question de la fracture entre le monde du travail et ceux que nous sommes censés défendre et représenter.

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