Le Parisien du 9 avril à propos du décès de Margaret Thatcher

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« Une dureté terrible »
Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS
PHILIPPE MARTINAT | Publié le 9 avril 2013, 07h00
Figure de l’aile gauche du Parti socialiste, la sénatrice de Paris, Marie-Noelle Lienemann, juge sévèrement la Dame de Fer.

Que représentait pour vous Margaret Thatcher ?
MARIE-NOËLLE LIENEMANN. Elle incarnait un système qui, quoi qu’il arrive, était capable d’écraser, de briser des gens. Rien ne l’arrêtait par rapport à son idéologie. Margaret Thatcher a livré un combat au corps à corps avec la doctrine keynésienne et, de façon plus générale, avec la pensée du progrès social. Sa détermination sans faille l’a fait triompher des forces progressistes.

Quels souvenirs avez-vous en tête ?
La manière dont elle a cassé la grève des mineurs ainsi que toutes les organisations syndicales. J’ai aussi le souvenir de sa dureté terrible avec les Irlandais qu’elle a laissé mourir en prison après leur grève de la faim.

Son influence se fait encore sentir ?
Oui, hélas. On aurait pu imaginer que la mort de cette dame, qui a tellement incarné l’agressivité et la montée du libéralisme, clôture un chapitre alors que culmine aujourd’hui la crise du capitalisme. Force est de constater que tel ne semble pas être le cas puisqu’à travers les mesures d’austérité imposées dans toute l’Europe, c’est la même logique qui prévaut : la valorisation du capital par rapport au travail, la mise en concurrence des peuples et, au final, l’accroissement des inégalités de richesses.

Et sur le plan de l’Europe ?
Avec son fameux « I want my money back », elle a imprimé un certain cours à l’Union européenne. Celui du chacun pour soi, de la libre concurrence généralisée. Elle avait une stratégie, elle tapait du poing sur la table et elle finissait par gagner.

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