Article dans Sud Ouest/Budget: l’aile gauche du PS dénonce des mesures « injustes et sans cap »

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Pour Marie-Noëlle Lienemann, la sénatrice PS de Paris, le budget 2014, en l’état, n’a « pas de cap, ni social, ni économique, ni politique »

photo mnl l huma

Pour Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris, les premières grandes lignes du futur Budget 2014 ne correspondent pas à « un budget de gauche ».

Une douche froide. C’est l’effet qu’a eu la présentation des grandes lignes du budget 2014 mercredi sur Marie-Noëlle Lienemann, la sénatrice de Paris et leader de l’aile gauche du PS. Les 15 milliards d’euros d’économie imposés dans les administrations, les collectivités et la Sécurité Sociale, doublés des 3 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires imposés, eux, aux ménages ne l’ont en aucun cas convaincue du bien fondé de cette stratégie.

En effet, si Jean-Marc Ayrault a indiqué que ce budget a été construit pour permettre « le redémarrage de l’emploi », aux yeux de la parlementaire, pourtant membre de la même famille politique que lui, ce serrage de ceinture reste « incompréhensible », comme elle l’a indiqué à SudOuest.fr. « Ce n’est pas un budget de gauche », assène-t-elle : « Ce budget n’a pas de cap, ni social, ni économique, ni politique. Et, si on voit un cap, il n’est que libéral. « 

  • Cure d’austérité

Marie-Noëlle Lienemann cible trois erreurs majeures. La première concerne la poursuite de la cure d’austérité décidée par le gouvernement : « Nous continuons d’enfourcher les vieux dogmes européens alors qu’ils ne marchent pas. On sait très bien que sans un soutien à la croissance on ne peut réduire les déficits publics. Au contraire, on continue de les creuser. C’est incompréhensible ».

La seconde concerne la fiscalité des entreprises : « On ne peut pas continuer à faire des cadeaux à certaines entreprises qui n’en ont pas besoin. » En particulier sur le crédit impôt-compétitivité-emploi, le CICE : « Auchan, Carrefour, La Poste ou encore EDF ne sont pas menacés par la concurrence mondiale pour développer leur activité en France et pourtant ces entreprises vont absorber 10 des 20 milliards d’euros offerts par le crédit impôt-compétitivité-emploi ».

  • Hausse de la TVA

Un non sens d’autant plus flagrant selon elle au regard de la situation des PME : « Non seulement on abandonne un certain nombre de principes de gauche en faisant des cadeaux aux entreprises sans contreparties, mais en plus on ne traite pas de la même manière les grands groupes qui font beaucoup de profits et les PME qui ont des débouchés plus modestes et qui vont payer plein pot ».

Enfin, concernant l’effort demandé aux familles, Marie-Noëlle Lienemann a la dent encore plus dure contre le gouvernement : « Accroître la pression fiscale sur les couches populaires et la consommation des ménages va jouer à rebours de nos objectifs de croissance et de justice sociale. Surtout qu’avec la hausse de la TVA, les classes populaires seront touchées de plein fouet ». En 2012, le candidat Hollande avait fait campagne sur la « justice ». Quinze mois plus tard, la sénatrice socialiste assure toujours l’attendre : « Ce budget sera inefficace économiquement et injuste socialement. » A côté, la colère des Verts provoquée par l’annonce d’une non-taxation du diesel, passerait presque pour une bluette.

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