Un pacte des associations pour l’accès au logement des personnes sans-abris

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Hier, j’ai participé à la table ronde finale de la journée organisée par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) et qui a permis à ce réseau associatif de lancer la proposition d’un pacte pour l’accès au logement des personnes sans-abris.

La journée fut conclue par Louis Gallois, président de cette fédération et par la ministre du logement, Madame Sylvia Pinel.

MNL_FNARS_15-01-2015Il y a, dans ce pacte très volontariste, des propositions que j’ai toujours défendues comme la nécessité d’une loi de programmation pour la création de nouveaux logements et de places d’hébergement, planifiant par territoires la réponse aux besoins. Mais c’est aussi le cas de la nécessité d’une rénovation des lois pour les réquisitions afin de les rendre aisément applicables, du renforcement des aides à la pierre pour produire davantage de logement sociaux et surtout des logements à très faible loyers, mieux adaptés aux ressources effectives de nos concitoyens et en particulier des plus modestes. Il en va de même pour l’instauration d’un mode de financement pérenne et renforcé de l’accompagnement social dans le logement.

Je vous invite à lire ce pacte et à interroger les futurs candidats aux élections départementales et régionales sur leur détermination à relever ces défis.

SORTIR DE L’URGENCE : PACTE POUR L’ACCÈS AU LOGEMENT DES PERSONNES SANS ABRI

Lors de cette table ronde où je portais la voix de l’Union Sociale pour l’Habitat, j’ai annoncé les décisions que le mouvement HLM avait prises pour favoriser la sortie plus rapide des hébergements vers un logement stable et de qualité.

En effet, un plan 10 000 logements HLM accompagnés a été arrêté et fait l’objet d’appel à projets, où les bailleurs sociaux le plus souvent en lien avec des associations, proposent des formes diversifiées de logements et d’accompagnement pour les publics les plus fragiles. Je préside le jury qui sélectionne ces opérations et j’observe une grande variété, une réelle créativité et une mobilisation partagée pour trouver des solutions nouvelles aux problèmes de logement de ces personnes très en difficulté. A travers la mutualisation financière que le mouvement HLM a organisée en son sein, les organismes vont pouvoir réaliser des logements très sociaux, où les loyers seront encore plus bas que ceux du PLAi (logements d’insertion), à un niveau comparable aux aides au logement reçues par ces foyers les plus pauvres.

Enfin j’ai indiqué que l’USH explorait des pistes pour pouvoir transformer certains logements intermédiaires PLS en logements HLM classiques PLUS et certains des PLUS en logement d’insertion. Au-delà de la technique, il s’agirait ainsi de faire baisser les loyers d’une partie du parc de logements sociaux.

Est aussi à l’étude la possibilité d’acheter des appartements dans le tissu diffus et de mettre en œuvre, avec les associations des baux solidaires (à l’instar du Solibail à Paris).

Pour autant, les efforts ne permettront d’avancer vraiment et d’être tangibles qu’à la condition que le nombre de logements sociaux construits soit augmenté, qu’on atteigne vite les 150 0000, avec un effort particulier en PLAi, et qu’on puisse aller même au-delà.

Or il faut, hélas, constater que les récentes élections municipales ont amené des équipes, des maires souvent hostiles, et pour le moins rétifs, à la construction de logements sociaux, et d’ailleurs de logements en général. Ainsi, ce sont près de 20 000 logements sociaux qui sont bloqués, annulés et il est essentiel que les citoyens et associatifs agissent pour faire changer ces élus de positions.

Au-delà, j’approuve la décision récente du gouvernement de lancer, en Île-de-France, des Opérations d’Intérêt National (OIN) qui permettent d’accélérer la construction sur certains sites et de lever ainsi des blocages inacceptables. L’autorité de l’Etat est indispensable pour que l’égalité des droits et les droits fondamentaux de chacun soient garantis partout et pour tous et qu’elle sache contraindre les collectivités défaillantes au regard de leurs devoirs républicains.

Le secrétaire général de la fondation Abbé-Pierre a eu raison d’insister sur l’indispensable mobilisation de tous, de toutes les collectivités, de l’Etat, du parc privé et des citoyens.

Je me suis permis de conclure en indiquant que face aux tragédies, à la pression terroriste, les Français s’étaient levés pour défendre la République. Défendre la République suppose aussi de faire vivre réellement le droit au logement pour tous et donc de nous en donner les moyens.

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