Crise démocratique : Ce qui fut rejeté par référendum, peut-il revenir quelques années plus tard par le vote du parlement ?

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collectivite_unique_de _corseIl y a 10 ans, par voie référendaire, les Corses, interrogés par le gouvernement, s’opposaient au projet de collectivité territoriale unique et de suppression des deux départements.

Déjà, l’assemblée territoriale de Corse était ultra favorable à cette structure unique et la disparition des conseils généraux. Les citoyens n’ont pas arbitré en son sens.

Et là, certes 10 ans plus tard, la même assemblée territoriale maintient sa demande et obtient satisfaction lors du vote de la loi NOTRe (« Nouvelle organisation territoriale de la Répubique » : réforme territoriale). Les députés votent sans prendre la peine de savoir si les habitants de Corse sont d’accord, s’ils ont depuis changé d’avis.

Le Parlement décide en contradiction avec le référendum, certes ancien, mais a priori en rien invalidé.

Au-delà du débat de fond, on peut s’interroger sur la réaction des citoyens qui estiment déjà que notre démocratie est en crise, qu’ils ne sont pas suffisamment entendus et que même lorsqu’ils s’expriment, des élus estiment pouvoir s’asseoir sur leurs votes pour faire prévaloir leurs points de vue.

Ils constatent que ce qu’ils ont démocratiquement rejeté hier, s’impose à eux quand même aujourd’hui.

On a vu la même logique délétère à l’œuvre lorsque le projet de constitution européenne, sorti par la porte par un référendum, est rentré par la fenêtre avec le traité de Lisbonne, ratifié par les Parlementaires.

Il eut sans doute été normal de réinterroger les Français par référendum sur l’Europe. Sur l’Europe, Il faudra sans doute y revenir. En tout cas, Il serait sans doute judicieux en Corse aussi d’organiser un nouveau scrutin sur le projet d’Assemblée unique.

Faisons attention d’entretenir l’idée que la démocratie serait vaine. Vaine parce les politiques seraient condamnés à l’impuissance face à la mondialisation. Vaine parce que lorsque le peuple désavoue les « élites », ces dernières arrivent toujours à imposer leurs points de vue.

Qui ne voit que cette crise démocratique est l’un des ressorts du vote Front national.

Alors, ne revenons sur un vote référendaire qu’en consultant à nouveau directement le peuple.

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