Manuel Valls : sacrifié sur l’autel du hollandisme ?
Le Premier ministre est au plus mal. Empêtré dans le projet de la « loi travail » de Myriam El Khomri, il fait face presque seul, aux syndicats, à une majorité de son camp et au reste de la gauche. Dernières critiques en date, celles d’Emmanuel Macron, l’homme réformiste du gouvernement… jusqu’à maintenant.
Les « frondeurs » socialistes se frottent les mains. Le ministre de l’Economie lui-même isole encore un peu plus Manuel Valls, celui qui aurait en ligne de mire l’élection présidentielle de 2022, ou celle (peut-être) de 2017, dans l’éventualité où François Hollande ne se représenterait pas. Mais l’abandon de la réforme du code du travail face à une fronde sociale trop importante pourrait précipiter la chute du Premier ministre. Peut-être une chance pour lui de se présenter à la prochaine présidentielle, libre ?
Mais ce ne sera pas simple. Emmanuel Macron ne cache plus ses ambitions, surtout après ses récents désaveux. Sa loi sur les nouvelles opportunités économiques (dites NOE ou Macron II) a tout simplement été abandonnée au profit de la loi « El Khomri », et le Président lui a refusé le ministère du Travail, en plus de Bercy… Le ministre de l’Economie a donc mis en marche un plan pour le hisser jusqu’à l’Elysée. Sortie prochaine de deux livres, multiplication des réunions de travail avec ses soutiens, et lancement d’un think thank appelé « La Gauche libre » dans les prochains jours. Objectif 2017, 2022, ou 2027 ? Seul Emmanuel Macron connait la réponse.
Manuel Valls peut-il démissionner ? Est-il toujours l’homme fort de François Hollande ? La loi « El Khomri » peut-elle précipiter sa chute au profit d’Emmanuel Macron ?
Les invités d’Arnaud Ardoin débattent de ces sujets ce soir dans Ça vous regarde, de 19h30 à 20h30 sur LCP :
– Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice socialiste de Paris
– Pascal Terrasse, député socialiste de l’Ardèche
– Dominique de Montvalon, rédacteur en chef au Journal du Dimanche
– Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP