TAFTA

TAFTA: il faut arrêter les négociations. La France doit être au premier rang du refus du libre échange généralisé

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tafta_150px_frLe secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur Matthias Fekl estime que les négociations du TAFTA n’aboutiront probablement pas. Et c’est tant mieux car il était illusoire d’imaginer que ce traité allait permettre de modifier la logique du libre échange généralisé qui prévaut dans tous ces accords, et ce depuis des années. Mais la prise de position de Matthias Fekl, qui – il faut le souligner – depuis son arrivée a su faire entendre une voie nouvelle et exigeante sur ce sujet majeur, est à saluer.

Le Président de la république à lui aussi modifié sa position et monte le ton en annonçant que la France, à ce stade, dit NON au TAFTA.

On pourrait noter qu’en 2013 il souhaitait que se traité soit signé au plus vite et louait son impact positif pour nos échanges. En tout cas, je me réjouis de cet engagement et il tombe à point.

Il est bon que la France soit au premier rang du combat des progressistes pour remettre en cause le libre échange généralisé sans règles, sans garanties sociales, environnementales et bafouant la souveraineté des peuples.

Voilà des années que les mouvements sociaux et les ONG mobilisent les citoyens, alertent les opinions. Voilà des années qu’au sein des ailes gauche des partis socialistes et sociaux-démocrates nous nous engageons contre le TAFTA.

Mais aujourd’hui le mouvement du refus s’amplifie, la vague libérale reflue un peu partout dans le Monde. Même aux USA.

Si Obama semble si fébrile pour accélérer l’aboutissement des négociations du TAFTA, c’est qu’il sait que pendant la campagne présidentielle, les américains vont manifester une véritable défiance face à ce traité de libre échange. C’est vrai chez les républicains, mais plus fortement encore chez les démocrates, l’hostilité à ces traités devient très générale.

Bien sûr dès le début de la campagne Bernie Sanders a manifesté son refus du TAFTA , comme du traité transpacifique, s’appuyant d’ailleurs sur les conséquences négatives de l’Alena, signé depuis une vingtaine d’année avec les pays d’Amérique du Nord et le Mexique.

Mais Hillary Clinton, elle même, s’est prononcée contre le traité transpacifique signé en février. « Selon ce que j’ai appris, je ne peux pas soutenir cet accord ».

Mais elle ne se contente pas de contester cet accord là et remet en cause la logique du libre échange généralisé en indiquant récemment : « On commence à en savoir beaucoup sur les accords commerciaux que nous avons conclus ces dernières années. Ils finissent par faire plus de mal que de bien aux familles américaines dont les salaires ont à peine bougé ces dernières années. »

Cette critique, nous l’avons depuis longtemps portée, convaincus que cette mondialisation libérale avait nécessairement deux conséquences : une désindustrialisation et la destruction des emplois industriels dans la plupart des pays développés et au mieux une stagnation du pouvoir d’achat de la plupart des ménages, avec le plus souvent, une baisse du niveau de vie, un accroissement de la précarité et des inégalités. 90% des ménages américains n’ont connu aucune progression de leur pouvoir d’achat depuis trente ans.

On pourrait aussi parler de cette atteinte majeure à la souveraineté des États avec la création de tribunaux arbitraux pouvant faire condamner un pays parce que ses citoyens ont durcit des normes sociales, environnementales ou autres. Tout cela est inacceptable.

Il faut arrêter tout de suite le processus car nous refusons la logique d’ensemble.

Chat échaudé craint l’eau froide ! Non seulement il ne faut pas accepter la poursuite des discussions, mais il faut solennellement avertir les institutions européennes. Quelque soit le texte que celles-ci pourraient avaliser, la France soumettrait sa ratification par voie référendaire. C’est la garantie absolue que rien ne pourra se faire dans le dos de notre peuple.

Mais il n’y a pas que le TAFTA, un traité fort semblable au traité transatlantique avec le Canada. J’avais déjà eu l’occasion de dénoncer l’opacité de l’accord qui semblait scellé avec les autorités de Bruxelles et en séance publique du Sénat d’indiquer les graves menaces qui pesait sur notre pays, sur son agriculture notamment. Alors disons le tout net il faut dire NON au TAFTA et NON au CETA, traité jumeau avec le Canada.

Enfin, notre vigilance doit être entière et notre opposition toute aussi nette quant à la préparation d’un traité sur le marché des services qui se prépare à Genève et qui vise à reprendre la libéralisation des services qu’en son temps Lionel Jospin avait su stopper net.

En tout cas, ne boudons pas notre plaisir, le Président et le gouvernement viennent de faire des annonces importantes et positives

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