TAFTA

Berlin – manifestation #StopCetaTTIP – samedi 17 septembre 2016

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

J’ai pris la parole samedi 17 septembre 2016, à l’invitation des syndicats, association et partis de gauche allemands qui organisaient la grande manifestation contre le CETA et le TAFTA (ci-dessus en photo avec Klaus Mindrup, député SPD, et Jan Stöɮ, patron du SPD berlinois).

Devant les 70.000 manifestants berlinois réunis pour dénoncer les différents projets d’accord de libre-échange, elle a appelé à une autre construction européenne, non soumise aux dogmes ordo-libéraux… Plus de 320.000 personnes ont défilé dans toute l’Allemagne (Hamburg, Frankfurt, Stuttgart, München, Leipzig, Köln) le même jour. Vous trouverez ci-dessous le texte de son intervention.

* * *

Chers amis, chers camarades,

Je suis heureuse, comme Française et socialiste française d’être parmi vous aujourd’hui.

Dans de très nombreux pays d’Europe, les peuples, la société civile, les syndicats , les mouvements citoyens se lèvent pour faire obstacle aux mauvais coups qui se préparent avec le TTIP et le CETA .

C’est une nouvelle étape du dessaisissement démocratique et du dumping social, fiscal et environnemental qui remet en cause nos conditions de vie, de travail, nos capacités à décider de notre destin.

Ce système a fait la preuve de ses dangers, appauvrissant les plus faibles, et les classes moyennes, accroissant les inégalités au profit des multinationales, de la finance et au des plus riches.

Les boniments sur les effets bénéfiques d’une mondialisation « heureuse » grâce au libre-échange, à la concurrence généralisée sans protection, sans régulation, ne convainquent plus personne, en tout cas pas la majorité de la population.

Ici en Europe mais aussi aux Etats-Unis où de plus en plus de voix se lèvent pour dire Stop !

Je suis venue vous dire que la gauche française est désormais convaincue qu’il faut arrêter les négociations sur le TIPP…

Nous sommes un certain nombre a l’avoir demandé dès le début, convaincus que la logique de cette négociation était contraire aux intérêts des européens, à l’emploi, des emplois correctement rémunérés, contraire à notre aspiration d’ un nouveau mode de développement écologique et social.

Dès le début, était totalement inacceptable l’idée de priver les Etats, les parlements de pouvoir édicter de nouvelles lois, de nouvelles normes en faveur du progrès collectif au motif qu’ils contrecarraient les investissements des entreprises étrangères.

Inacceptable aussi qu’une commission d’experts puisse condamner les Etats ou des collectivités publiques, à payer des sanctions et des dédommagements, se substituant ainsi à la justice.

Nous devons exiger de nos gouvernements qu’ils imposent à la commission européennes l’arrêt desnégociations du TTIP et à nos parlements de ne pas ratifier le CETA, qui procède de la même logique.

Le secret entretenu dans les négociations a une raison évidente: cacher les menaces que cet accord fait peser sur notre industrie, notre agriculture, la qualité des produits tant du point de vue sanitaire qu’environnemental.

Ces accords nous les refusons comme travailleurs, comme consommateurs et comme citoyens européens.

Dans mon pays, en France, il semble que le coup de grâce soit donné au TIPP.

Mais certains voudraient nous faire croire que le CETA serait différent, porteur d’opportunités. Il n’en est rien, ce traité est tout aussi libéral et destructeur.

Nous ne sommes pas isolés, nous sommes nombreux à travers toute l’Europe, faisons nous entendre de nos dirigeants, de la commission européenne.
Hier, bien que dans les profondeurs du pays, les français étaient hostiles au Traité TTIP, le président, le gouvernement, bien des leaders de la droite vantaient ce traité.

Ils ont dû, en tout cas pour le gouvernement et le président de la République, reconnaître que les craintes populaires, les critiques des syndicats, des ONG, des mouvements de gauche étaient fondées et justifiaient de mettre fin aux négociations.

Pour le CETA, il y a parfois encore des hésitations, mais le parlement français se rangera lui aussi à la raison tant apparaîtront les lourdes conséquences de ce projet. Il constitue une porte entrouverte pour une généralisation de cette logique de régulatrice de part et d’autre de l’Atlantique, d’autant que le Canada compte des milliers de filiales de multinationales américaines.

En tout cas, la gauche du Parti socialiste, les communistes, les écologistes sont mobilisés mais au-delà, le courant du refus monte dans le pays.

On vous dit en Allemagne : nous ne pouvons pas refuser cet accord les Français l’acceptent ; en France, on nous dit la même chose : on ne peut pas, les Allemands ne veulent pas.

Mais aujourd’hui nous sommes ensemble, unis pour lancer le même appel : Stop TTIP, Stop CETA . Nous avons besoin d’une autre Europe.

LES DERNIERS ARTICLES