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Délocalisation en Inde des services informatiques d’Air France – Question écrite au gouvernement, vendredi 2 février 2018

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11137851163_5d1850191b_bMme Marie-Noëlle Lienemann attire l’attention de Mme la ministre, auprès du ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports sur les projets de délocalisation en Inde d’une partie des services informatiques d’Air France.

La Direction d’Air France a annoncé le 30 janvier 2018 au comité d’entreprise de sa branche informatique la délocalisation des centaines d’emplois des développeurs-programmeurs (DEV) vers l’Inde. Cette décision scandaleuse s’inscrit dans une politique de l’entreprise qui, dans ce secteur clef pour ses activités, a depuis de nombreuses années recouru de plus en plus souvent à la sous-traitance, la tierce maintenance applicative ou les externalisations qui en découlaient !

Dans le transport aérien comme dans de nombreuses entreprises, les besoins en informatique ont explosé, cette tendance se poursuivra durablement. Mais, depuis 10 ans, Air-France a restreint sa politique d’embauches et n’envisage désormais qu’un nombre insuffisant de recrutement en 2018, très éloigné des besoins et en tout cas insuffisants pour rattraper le retard accumulé. En conséquence, le taux de sous-traitance n’a fait que croître, atteignant des niveaux record chaque nouvelle année pour atteindre actuellement 70% par mi les DEV.
Aujourd’hui, prenant prétexte de cette situation qu’elle a elle-même engendrée, la Direction de l’informatique (la DGSI) va connaître une véritable implosion.

Il est inacceptable que notre pays – qui connaît un chômage massif – accepte des délocalisations d’emplois en Inde, organisées par une entreprise dont l’État est actionnaire.
C’est d’autant plus injustifié que les organisations syndicales ont présenté des alternatives crédibles et fondées sur le renforcement des moyens internes de la direction de l’informatique de l’entreprise, à des coûts maîtrisés, tant par un plan d’embauche, que l’intégration des apprentis, des mutations internes à l’entreprise ou encore l’intégration de prestataires externes.
La direction d’Air France semble justifier ces délocalisations par la difficulté à trouver des compétences en France pour le secteur concerné ! C’est un comble au moment où le gouvernement veut renforcer la formation professionnelle et l’apprentissage.
Nul doute qu’une action volontariste en la matière permettra à Air France de se doter des compétences en programmateurs de développement dont elle a besoin !

Lors de la session comité d’entreprise, la totalité des élus et représentants des salariés se sont opposés à ce projet et ont souligné que cette décision était contraire à des engagements pris antérieurement, intervenant par ailleurs à un moment où la Compagnie va publier un bénéfice exceptionnel et que les benchmarks montrent le très bon rapport qualité-prix de son modèle d’informatique. Ils s’inquiètent d’une dégradation de l’efficacité du service informatique, induite par ce choix.

Madame Marie-Noëlle Lienemann, vice présidente du Sénat, demande à Madame la Ministre des transports d’exiger de la direction d’Air-France l’abandon de cette délocalisation de centaines d’emplois en Inde. 
Elle lui demande d’ouvrir des négociations avec les organisations syndicales de la société pour proposer un plan d’avenir, avec des emplois en France pour son secteur informatique.

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