Parlement Hebdo

Asile/Immigration et Réforme de l’apprentissage – « Parlement Hebdo » Public Sénat/LCP-AN – vendredi 22 juin 2018

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J’étais l’invitée de Parlement Hebdo, vendredi 22 juin 2018 de « Parlement Hebdo » sur Public Sénat et LCP Assemblée nationale. Une émission animée par Oriane Mancini (Public Sénat) et Marion Becker (LCP Assemblée nationale).

Asile et immigration : un texte qui se rapproche « des thèses de Wauquiez et de l’extrême droite »

Depuis mardi 19 juin 2018, les sénateurs ont entamé l’examen du texte asile et immigration, au moment même où Emmanuel Macron et Angela Merkel à Berlin, plaidaient pour une réponse européenne coordonnée à la crise migratoire. Les sénateurs  LR ont proposé un contre projet au texte de Gérard Collomb, adoptant une ligne plus dure.

« Déjà c’était une très mauvaise loi, et là elle est encore plus mauvaise, parce que c’est un durcissement qui se rapproche des thèses de Laurent Wauquiez et de l’extrême droite » ai-je indiqué. « Je trouve ça aussi très dangereux. Dangereux, et même parfois pas très humain, quand je pense à la manière dont sont traités les mineurs dans ce texte ». « La réalité, c‘est qu’on habitue les gens, au motif qu’il y aurait trop d’immigrations et de réfugiés qui viendraient nous submerger, à l’inhumain ». 61 % des Français estiment que la politique française est trop laxiste en matière de politique migratoire. « Mais on ne cesse de leur dire ça, on ne cesse de faire une loi pour dire qu’elle n’est pas encore assez forte. On ferait mieux de s’occuper d’avoir des lois qui fonctionnent et de donner les moyens ».

« Un flottement chez une partie des sénateurs de droite »

Je présidais la séance de la nuit de jeudi à vendredi sur le texte asile et immigration au Sénat. Les incidents de séance se sont multipliés, provoqués par l‘absence d’un grand nombre de sénateurs de droite, pourtant majoritaires. « C’est vrai qu’on a une grande absence de nos collègues républicains. Moi je pense que ce n’était pas simplement une espèce de mauvaise organisation de ce groupe, qui, quand même, est bien huilé dans les traditions parlementaires » ; « Je crois qu’il y a un flottement chez une partie des sénateurs de droite, qui, même sous Nicolas Sarkozy, avaient refusé des décisions, qui aujourd’hui, sont votées par leur camp ; qui ne sont pas très à l’aise et qui voient ce qu’il se passe, qu’on est pris par cette espèce de dérive, au lieu d’être solides sur nos bases » ; « Il y a aussi le fait que ce texte est d’abord le texte du gouvernement et de Gérard Collomb ». Ce dernier était présent lors de la séance dans la nuit de jeudi à vendredi : « Quand vous entendez le ministre de l’Intérieur vous dire : il y a des enfants asociaux, eh bien on sait bien qu’un enfant qui a traversé l’Europe, il est pris dans un traumatisme (…) Un enfant n’est pas associal par nature ». « Tout ça, fait qu’une partie des sénateurs, même du camp républicain, n’est pas très à l’aise ».

Réforme de l’apprentissage : « C’est une marchandisation »

La réforme de l’assurance chômage, de l’apprentissage, et de la formation professionnelle a été adoptée cette semaine par l’Assemblée nationale. Les Républicains et la gauche ont voté contre, le centre s’est majoritairement abstenu dans l’espoir que le texte soit amélioré prochainement au Sénat. Le texte devrait arriver au Sénat le 10 juillet prochain.

« On devait avoir la grande révolution qui allait rendre simple la formation professionnelle, qui allait améliorer les conditions d’accès et donc la quantité de formations opérées en France, et on a rien de tout ça ». « Tout ça, c’est de la poudre aux yeux pour ce qui est des engagements de campagne d’Emmanuel Macron ». « Il y a une grande déstabilisation du système sans qu’on ait construit quelque chose qui fasse adhésion entre les collectivités locales, les régions, les syndicats, et même le patronat ». « On a autour de 700 CFA qui pourraient disparaître, alors bon, c’est quand même une marchandisation. On ne va plus avoir un service d’intérêt général, géré par les régions (…), mais là ça va être le marché ». « Le pilotage par les branches professionnelles ça me fait doucement rigoler, parce qu’on ne cesse de nous dire qu’il y a trop de branches. Donc avant de donner aux branches la gestion, qu’on rationalise les branches ! Il y a 600 branches professionnelles, donc ça va être une pagaille sans nom ». « Le Sénat doit obtenir que les régions soient mieux associées, que tout ça soit beaucoup plus progressif dans la mise en œuvre, si on veut mieux associer les branches professionnelles, et on doit aussi veiller à ce que la formation ne soit pas une chute des dotations ».

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