Médicaments

Fabrication en France de principes actifs de médicament par SANOFI menacée par les projets PLUTON et ALASTOR – question écrite au gouvernement (6 novembre 2020)

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

Mme Marie-Noëlle Lienemann attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance sur la fabrication en France de principes actifs de médicament par SANOFI, menacée par les projets PLUTON et ALASTOR.

Le 5 novembre 2020, SANOFI a entamé la procédure d’information/consultation sur le projet PLUTON. Cette nouvelle société de production de principes actifs, dont SANOFI détiendra seulement 30% des parts, absorberait 6 usines de SANOFI en Europe dont 2 en France. Il semblerait, selon le groupe lui-même, que des crédits publics serviront de moteur à cette opération.
Or les médicaments cédés à cette société ont été sélectionnés par SANOFI pour leur faible marge et des procédés de fabrication difficiles à rendre plus rentable. Cette manœuvre laisse entrevoir une forme de démantèlement qui ne dit pas son nom.

Le plus inquiétant est une note intitulée « Mémo confidentiel : cheminement social » adressée à M. Luscan – responsable des affaires industrielles – et M. Bogillot – président de SANOFI France – avec copie à M. Paul Hudson – directeur général de SANOFI – qui met en lumière une troisième phase de PLUTON dénommée projet « Alastor » au cours du premier trimestre 20221. Dans cette note, il est écrit : « Le projet Alastor visera le carve out [cession par une société ou un groupe de sociétés d’une branche d’activité] des sites de chimie français hors IPO à l’horizon 2023 ou l’annonce de leur fermeture pour l’horizon 2024. Dans le contexte à venir de PLUTON, le projet Alastor doit demeurer d’une extrême confidentialité. »

L’avenir de 6 usines françaises, Elbeuf et Vertolaye via PLUTON, Mourenx, Ploërmel, Aramon et Sisteron via ALASTOR, est donc directement menacé. Au regard de ces derniers éléments qui signent la mort de la production chimique dans le groupe SANOFI les représentants de salariés du groupe s’émeuvent fortement.

Mme Lienemann demande donc à M. le Ministre de l’économie si le gouvernement a l’intention de laisser les dirigeants de SANOFI faire de ce groupe un nouveau gâchis industriel comme ce qui s’est déroulé avec Alcatel-Alstom. Le gouvernement approuve-t-il la création de la nouvelle entité prévue dans le plan Pluton concernant certains produits actifs et va-t-il favoriser l’introduction du capital public ? Si tel était le cas, l’entrée de la BPI assurera-t-elle une maîtrise durable des choix, la pérennité des sites et des emplois en France. Le gouvernement compte-t-il obtenir de Sanofi des engagements formels et concrets concernant l’abandon du projet Alastor, le maintien de tous les sites de production en France ainsi que les emplois ?

Mme Lienemann demande à M. le Ministre de l’économie ce que compte faire le gouvernement pour empêcher une casse industrielle massive qui coûterait des milliers d’emplois, la disparition d’un outil scientifique et industriel pharmaceutique majeur en France. Elle demande enfin quelles sont les mesures que le gouvernement compte prendre, alors que la crise sanitaire a démontré à ceux qui en doutaient qu’on ne peut être dépendant de l’étranger en cette matière, pour assurer l’indépendance pharmaceutique et la souveraineté sanitaire de la France.

LES DERNIERS ARTICLES