Séparatisme

J’ai voté contre le projet de loi « Séparatismes »

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Hier soir, j’ai voté contre le projet de loi prétendant « conforter le respect des principes de la République », plus connu sous le nom « Loi Séparatisme ».

Il y avait déjà pas mal à dire sur le projet gouvernemental qui mêlait des mesures déjà existantes dans la loi, quelques avancées utiles mais surtout de nombreuses autres qui peuvent mettre en danger la liberté d’informer (avec des dispositions comparables à celles de la « loi Sécurité Globale ») et se refusait de mettre fin au Concordat concernant les cultes en Alsace-Moselle.

Mais surtout dès les prémisses de ce projet de loi, il y avait une vision tronquée de la reconquête républicaine et du renforcement de nos principes : aucune disposition visant à combattre effectivement les discriminations, les inégalités, à assurer l’accès aux services publics partout et pour tous et à promouvoir la fraternité avec un État exemplaire.

Le pire était à venir : la majorité de droite au Sénat a montré sur ce sujet sa perméabilité aux thèses du Rassemblement National. D’ailleurs, le Sénateur RN a voté en faveur du projet de loi ainsi modifié par la majorité conservatrice.

À titre d’exemple de ces dérives, notons la multiplication des interdits vestimentaires ou de la présence de drapeaux étrangers lors des mariages en mairies… En réalité, c’est moins la défense et l’application des principes de la République qui anime la droite sénatoriale qu’une volonté d’uniformiser les comportements, en contradiction flagrante avec ceux-ci, à savoir la liberté de culte, de croyance ou de conviction. La loi de 1905 était pourtant claire : la neutralité s’impose pour l’Etat, les services publics, au sein de l’école, mais pas aux citoyens dans l’espace public.

Caricaturer la laïcité, réduire la République à des interdits sans s’attacher à faire avancer sa promesse émancipatrice, c’est l’affaiblir et faire douter de nos valeurs.

Notons aussi qu’il y a durcissement pour les uns (les Français qui sont supposés être de confession musulmane et pas seulement les islamistes radicaux) mais un laxisme ou un laisser-faire pour d’autres. Ainsi, la majorité conservatrice du Sénat a supprimé la proposition d’autorisation préalable pour l’instruction à domicile qui permettait d’éviter des dérives inquiétantes pour l’éducation des enfants. Elle a refusé les amendements que j’ai soutenus avec le groupe CRCE visant à durcir les conditions d’ouverture et de contrôle des écoles privées hors contrat. Elle a refusé de voter la fin du Concordat et du droit local concernant les religions et les cultes en Alsace-Moselle ou en Guyane… Les Français – même ceux qui habitent dans ces départements – désapprouvent ces lois d’exception, qui ne concernent d’ailleurs même pas toutes les religions ! La République se doit d’appliquer une loi égale pour tous.

Ne nous trompons pas d’adversaires, ne fermons pas les yeux mais toujours agissons pour fédérer très massivement nos concitoyens autour de la République. Nous pourrons le faire si elle est concrète, porteuse de progrès partagés, si elle fait reculer les inégalités et les privilèges : une République sociale !

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