Logement pour tous

Logement Social : un rapport nocif de la Cour des Comptes

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

La Cour des Comptes reprend tous les poncifs libéraux pour limiter le logement social HLM aux hyper pauvres et livrer les autres à la loi du marché !

C’est leur éternelle ritournelle pour dépenser moins pour le logement et, tout aussi grave, ces technocrates sont des fossoyeurs de notre pacte républicain en contestant la nécessite d’une mixité sociale accrue. Ils proposent ainsi de concentrer sur les mêmes territoires les familles les plus en difficultés. Ce ne sera plus la peine de dire qu’il faut « conjurer le séparatisme » si, par mégarde, le gouvernement suivait leurs préconisations.

OUI le constat est là, notre pays manque de logements sociaux et OUI la part de logements très sociaux dans la production neuve est insuffisante ! Est-ce la faute des HLM ? NON ! Au contraire. Le mouvement HLM ne cesse de le répéter : la suppression des aides d’État à la pierre et la mise en place de la RLS (prélèvement d’un milliard d’euros par an sur les organismes HLM depuis Macron), conjugués à la hausse des prix du foncier, amènent à réaliser des logements avec des loyers de sortie trop élevés, même pour les couches populaires. Depuis longtemps les HLM regrettent que la programmation de l’État en faveur des logements très sociaux (PLAI) soit insuffisante au motif que cela coûte plus cher au Budget ! Alors pas d’hypocrisie !

La Nation ne met pas les moyens qui s’imposent pour garantir le droit au logement pour tous, offrir un logement réellement abordable pour les couches populaires et moyennes et réussir le brassage social dans tous nos territoires pour la cohésion de notre République. Pas de contorsions, il faut qu’ils soient désormais à la hauteur des besoins, c’est la priorité absolue.

De ce point de vue, nous avons souvent souligné la distorsion entre les sommes conséquentes dépensées par des allégements fiscaux pour l’investissement locatif sans contreparties sociales suffisantes et le financement insuffisant des HLM. Ces mêmes Libéraux l’ont justifié hier et découvrent aujourd’hui que ce n’est pas la bonne voie mais ils continuent à s’en prendre aux HLM ; ils veulent les cantonner dans une mission d’assistance aux très démunis, là où nous plaidons pour une mission universaliste en faveur des catégories populaires et moyennes, capables de vivre ensemble, tous ensemble !

La Cour des Comptes constate benoîtement que plus de 2 millions de Français modestes n’arrivent pas à se loger, même dans les HLM, car ceux-ci ne sont pas suffisamment nombreux. Mais ils ne s’interrogent pas sur les raisons de cette situation, particulièrement liée à la paupérisation d’une part croissante de la population. Et là, sur la manière de faire reculer cette pauvreté, la Cour est évidemment beaucoup moins prolixe !!!

Mais surtout, il est totalement inacceptable d’opposer les foyers les plus en difficultés avec ceux issus des milieux populaires, les travailleurs « essentiels », les salariés modestes et moyens qui ne trouvent pas à se loger, à des coûts abordables au regard de leurs revenus dans le parc privé ! Ces propositions sont une attaque de plein fouet contre le pouvoir d’achat d’un très grand nombre de Français. Il est pourtant bien mis à mal dans cette période.

De surcroît, non seulement la Cour préconise de concentrer dans le parc social essentiellement les très pauvres, dispensant d’en construire suffisamment, mais elle prétend encore « cibler » davantage les APL vers les plus pauvres. Déjà pourtant, la non-revalorisation des APL a réduit les bénéficiaires potentiels, le nouveau système de contemporénéisation diminue les prestations et rend la vie plus difficile à celles et ceux qui auraient au contraire besoin d’aides supplémentaires, alors que les dépense logement augmentent.

Bref, sur le logement social, la Cour relance les vieilles lunes des Libéraux ressassées à l’envie qui ont déjà trop pesé sur les politiques publiques, et suggère donc d’aller jusqu’au bout de cette logique destructrice de notre modèle social et républicain. Je cherche en vain des suggestions de régulation du marché et des prix du foncier et de l’immobilier ; leur choix est scandaleux : l’intervention publique pour l’aide aux plus démunis, le marché pour le reste, la poursuite de la hausse des dépenses de logement pour le plus grand nombre !

Alors rangeons au placard ces mauvaises propositions !

LES DERNIERS ARTICLES