Hôpital

Fermetures de services d’Urgences et de SMUR durant l’été – question écrite au gouvernement, 30 août 2021

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Mme Marie-Noëlle Lienemann attire l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur les fermetures de nombreux services d’urgences ou des SMUR pour une nuit ou pour plusieurs jours cet été.
Mme Lienemann l’avait déjà sollicité en avril 2021 (question écrite n°22559) sur l’hôpital de Clamecy (Nièvre) ; or ce n’est pas moins de 6 jours de fermeture que les urgences de cet établissement ont subi en juillet et août 2021.

Selon le décompte de la presse spécialisée et du collectif Inter-urgences, une vingtaine de services d’urgence ont dû fermer cet été, une nuit ou pour plusieurs jours. Ces fermetures menacent l’accès aux soins, voire la santé de nos concitoyens, mais aussi pèsent sur les sapeurs-pompiers volontaires, qui doivent faire des trajets beaucoup plus importants pour rallier les urgences accessibles, et se trouvent donc moins disponibles. De même, les centres hospitaliers plus importants doivent accueillir de nouveaux patients, sans forcément voir leurs ressources augmenter.
Cette situation estivale accroît une détérioration structurelle des urgences, singulièrement dans les secteurs ruraux et villes moyennes. Or, une réforme récente a chamboulé les parcours de formation des médecins urgentistes. Il faut très vite réfléchir à rendre attractif ces postes auprès des jeunes médecins urgentistes qui vont entrer dans les hôpitaux.

Le gouvernement a assuré qu’il n’y aurait plus de restructuration des services d’urgence, mais il n’a pas organisé les recrutements nécessaires ce qui amène la fermeture des services lorsque les personnels partent en vacances.
Sur le moyen et long terme, la logique est délétère : en France, selon les chiffres de la Statistique Annuelle des Établissements, le nombre de services d’urgences a baissé de 3,2% entre 2015 et 2019, avec la fermeture d’une cinquantaine de services en 5 ans. Or le nombre de passage aux urgences ne cesse d’augmenter. En février 2021, le géographe Emmanuel Vigneron a réalisé pour l’Association des Maires Ruraux de France une étude sur le temps d’accès aux Urgences : 90% de la population française vit à moins de 30 mn d’un service d’urgences. Les 6 millions de Français les plus éloignés vivent dans des communes rurales, 18% des habitants des communes peu denses (34% des communes très peu denses). En 2025, 13% de la population pourraient être à plus de 30 mn des urgences, avec près de 3% à plus de 45 mn.
Le gouvernement poursuit la logique du rapport sur la territorialisation des Urgences de 2015 et la restructuration des services avec moins de 10.000 passages annuels. Sur la moyenne 2015-2019, cela concernerait une quarantaine d’établissements, notamment dans les départements ruraux : 3 dans la Sarthe, 2 en Charente, dans la Drôme ou l’Allier…
Cette logique n’est ni tenable ni raisonnable : pour la sécurité sanitaire, elle doit cesser.

Mme Lienemann demande donc à M. le Ministre ce que compte faire le gouvernement pour mettre fin aux fermetures de services temporaires ou définitives. Mme Lienemann lui demande aussi quelles mesures il compte mettre en œuvre pour installer des médecins généralistes et urgentistes dans les territoires ruraux, qu’ils sortent de formation ou qu’ils soient déjà en activité.

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