J’ai reçu un communiqué des syndicalistes de la CFDT  «  Détergents et Cosmétiques » intitulé  AHURISSANT et que je le livre à votre réflexion. Si certains doutaient de l’indispensable conditionnalité et de la nécessité du ciblage du CICE, ils deviendront vite convaincus. Voici leur texte:

  Lors de notre  rencontre du Mercredi 25 Juin, les responsables du groupe de travail de la CFDT  «  Détergents et Cosmétiques » ont examiné l’attribution du  CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) versé à  une certaine entreprise de notre secteur.  

A la surprise générale, nous apprenions que le groupe Colgate Palmolive, dont les montages financiers et les délocalisations fiscales vers la Suisse ont servis d’exemples depuis 2002/2003, s’est vu attribué la somme de 432.000€ sur les salaires 2013 dans le cadre du CICE.  Si en 2013 cette somme représente 4% de la masse salariale (2,5 SMIC), elle passera à 6% en 2014 et à 8% en 2015. Après l’évasion fiscale, Colgate Palmolive Industrie demande maintenant des crédits d’impôts supplémentaires… !

Dans CICE, il y a le mot emploi, alors regardons de plus près :

Ø  Dans le cadre du plan de restructuration mondial 50 postes sont supprimés au siège français du groupe.

Ø  L’usine de Compiègne vient d’arrêter le travail de week-end. Les salariés œuvrant le S/D seront réaffectés dans des postes à la semaine et remplaceront les futurs retraités. En clair des postes seront supprimés et l’effectif baissera…. A aucun moment la Direction n’évoque des embauches. 

Faut-il rappeler que Colgate Palmolive est l’une des entreprises fabricant des produits de grande consommation les plus rentables au monde avec 55 à 60% de marge brut ; Que des incertitudes sur l’emploi inquiètent la CFDT de l’usine Compiégnoise.

Nous entendons brailler le Président du MEDEF parce que les mesures de soutien ne vont pas assez vite. D’ailleurs, n’a-t-il pas promis 1.000.000 d’emplois créés si 50 milliards d’aides gouvernementales aux entreprises étaient mises en place. A en croire l’INSEE, la courbe du chômage continue de grimper.

Maintenant, si le gouvernement décide d’aider les entreprises, nous pourrions lui donner des noms parmi les artisans, commerçants, TPE, PME, PMI, mais un peu de sérieux !  pas des entreprises de notre secteur qui disposent toutes de masses financières énormes, capable d’acheter une marque ou un concurrent pour certaines.

Avant de distribuer de telles sommes, qui doubleront en 3 ans, pourquoi les élus CFDT du groupe détergents en pointe sur le combat contre les incidences des délocalisations fiscales n’ont-ils pas été consultés… ? Si ceux qui n’en n’ont pas besoin reçoivent des aides de l’état, bien évidemment il ne restera rien pour les petites qui le méritent cent fois plus.  Notre groupe a fait des propositions, mais visiblement comme du temps de la droite et les deux demandes d’enquêtes parlementaires elles sont aussi parties à la poubelle. Avec la gauche aujourd’hui, le dialogue social….que des mots… !  Les salariés continuent de payer !!!