Le poids des mots

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Pourquoi Ségolène Royal a-t-elle choisi cette étrange association de mots pour présenter sa candidature ? National et Social !
« Chez nous, le national et le social marchent ensemble ! Et c’est l’Etat qui est le garant de leur alliance ». Etrange rhétorique qui rappelle quelques mauvais souvenirs lointains ou proches.
Le Pen n’avait il pas conclu sa campagne de premier tour en 2002 sur l’argumentaire : je suis de droite pour le national et de gauche pour le social….

Et si, S Royal tenait à parler du fait national, il eut été préférable et plus juste de souligner la singularité française qui fonde la nation sur le politique, en l’occurrence la République (il n’échappera à personne qu’il y a une différence fondamentale entre l’Etat, voir l’Etat Français, et la république).
L’état n’est que l’outil !
Certes, elle n’oublie pas de parler de pacte républicain. Mais pas de République !

Pour ma part, je garde en souvenir les propos de Jean Jaurès qui disais fort opportunément que le nationalisme c’était le refus des autres et que le patriotisme c’était l’amour des siens… J’aurais aimé un autre arbitrage verbal. Patrie aurait peut être mieux convenu !
Mais surtout, attention, S Royal qui attache beaucoup d’importance à la communication et aux mots clefs, n’a probablement pas choisi par hasard son vocabulaire. Surtout pour une déclaration de candidature.

Il y a d’autres formules qui amènent à d’inquiétantes ressemblances. "J’ai mal à la France" a été utilisé par Roger Chinaud qui était déjà le représentant de la droite dure très proche de Le Pen. Déjà sur la carte scolaire, j’avais été frappée du choix de cette thématique et choquée par ses provocations. Je savais que le programme du FN indiquait : « Il convient de rendre aux parents le droit de choisir eux-mêmes l’école de leurs enfants. La carte scolaire sera abrogée. »

Les médias qui depuis des lustres nous expliquent que ce n’est pas la question économique et sociale qui est importante pour les salariés, ouvriers, employés et cadre moyens trouvent du meilleur effet que S Royal utilise cette thématique pour, selon eux, regagner l’électorat qui a fait défaut au PS en 2002. Evidemment ! Déjà ils voulaient voir dans le vote NON au référendum européen, uniquement un vote à dominante lepeniste et refusaient d’acter le refus du néolibéralisme et la majorité de gauche dans ce scrutin. Alors ils font tout pour prendre leur revanche sur les tenants du NON et font semblant d’oublier le score de Chevènement, de Taubira, de Besancenot, de Buffet. Les gauches étaient majoritaires !

La reconquête des couches populaires ne se fera pas sur la thématique du FN. Ce serait très dangereux et probablement inefficace. Car non seulement, cet électorat préférera l’original mais en plus une partie des hommes et des femmes de gauche y verront un danger et des positions inacceptables et ne suivront pas !

Il est urgent de rectifier le tir !

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