La marchandisation de la santé va bon train.

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Les franchises médicales créent de profondes inégalités dans l’accès au soin qui justifient, à elles seules, un refus total d’une disposition qui vise à détricoter notre sécurité sociale. Mais, derrière cette mesure s’opère aussi un bouleversement majeur, celui d’habituer à la marchandisation progressive de tout le champ de la santé.

Nous avons l’impérieux devoir de résister à ces dérives et bien sûr
de proposer une nouvelle relance de notre protection sociale pour
qu’elle réponde mieux aux besoins croissants de tous. Et qu’on cesse
de  faire croire qu’on assumera une amélioration de notre santé, les
réponses au vieillissement sans recettes, donc sans prélèvements
nouveaux.

Mais ce qui se met en œuvre depuis quelques semaines va à rebours de
cette mutualisation solidaire et accélère la dérive marchande. Ainsi certains
établissements bancaires viennent de lancer des crédits pour les soins.
Ces crédits vont permettre aux assurés sociaux de pouvoir immédiatement
se soigner et de financer ce que la sécurité sociale ne prend pas en
compte.
A l’évidence, ce genre de crédits va trouver une clientèle
captive, d’abord pour les soins dentaires, les prothèses auditives, les
lunettes dont les remboursements de la Sécu sont très éloignés des
coûts réels, mais de plus en plus dans d’autres directions où l’écart
continue à se creuser !! Inutile de dire que les grands bénéficiaires
de ce système seront les banques. Le taux des prêts est élevé. Et, dans
bien des cas, il augmente considérablement avec la longueur du prêt ;
ce qui, comme d’habitude, va pénaliser les moins fortunés ! S’endetter pour se soigner : est-ce bien ce que notre pays conçoit pour son avenir ?

Coté régulation par l’argent, nos voisins britanniques ont toujours un coup d’avance. Une
récente étude mené par des chercheurs en Grande Bretagne suggère la
taxation des produits en fonction de leur quantité en sucre, en
graisse, en sel…
Ils ont fait une simulation qui montre que le
budget des ménages pour la nourriture augmenterait de 4% et, plein de
générosité, ces experts déclarent qu’il faudrait approfondir l’effet de
cette taxation sur les plus démunis ! C’est tout vu ! Bien évidemment
ces bons esprits ne proposent pas un renforcement de la réglementation
pour limiter ces composants dans certains produits commercialisés, qui
pourtant aurait un impact général ! La seule inventivité actuelle est
la régulation par le marché.

J’avais déjà ironisé sur cette dangereuse dérive, lorsqu’ont été
instauré les droits à polluer échangés entre entreprises en prévoyant
que bientôt nous paierions une taxe sur le volume de notre cage
thoracique, puisque nous rejetons du CO2 ! Trêve de plaisanteries, ce
genre d’étude fait sourire mais est très dans l’air du temps : donner
à la régulation financière et marchande l’apparence de la vertu morale.
En fait c’est un leurre moralisateur. Car la morale de l’histoire est
toujours la même : Vive les riches, Haro sur les pauvres !

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