Marie-Noëlle Lienemann se présente contre Marine Le Pen à Hénin-Beaumont

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Article de Marianne 2.fr (exclusivité)

La députée européenne et conseillère régionale PS a été nommée candidate à Hénin-Beaumont où elle affrontera Marine Le Pen, qui avait obtenu 45% aux dernières législatives. Contre le FN, elle mise tout sur l’union de la gauche.

Marianne2 : Le comité fédéral du Pas-de-Calais vous a nommée candidate à Hénin-Beaumont, qui fut une ville symbole lors des dernières élections législatives puisque Marine Le Pen s’y était présentée, réalisant le score record de 45% sur la commune. Comment expliquez-vous le succès du Front national dans la ville où vous vous présentée ?

Marie-Noëlle Lienemann : A Hénin-Beaumont la gauche s’est beaucoup divisée, les socialistes se sont beaucoup empaillés entre eux. Donc, déjà, je pense que cette absence d’unité des socialistes a pesé très lourd dans le bilan. Et puis, dans ce bassin minier qui a été percuté par l’arrêt de la mine, les difficultés industrielles, et qui l’est encore aujourd’hui, le monde du travail et les familles populaires ont besoin d’être défendues, entendues, comprises. Il faut une gauche qui soit à l’image de cette espérance.

Ce problèmes de divisions a été assez terrible, il y a eu la faction du maire et une faction dissidente qui se sont présentées l’une contre l’autre. Les communistes ne voulaient pas s’allier, les écologistes non plus. Comment comptez-vous réunir la gauche de façon à faire front commun pour éviter l’élection d’un maire Front national ?

Je veux faire un rassemblement de toute la gauche, à Hénin ça suffit pour gagner ! Evidemment les communistes, évidemment les Verts, évidemment toutes les personnalités, le MRC, et dans le Nord-Pas-de-Calais on a toute la diversité de la gauche. La division de la gauche ne peut pas permettre l’élection d’un maire FN a Hénin-Beaumont, au cœur du bassin minier et de l’histoire de la gauche de ce pays. Pour tirer un trait sur ces divisions, il faut ouvrir un nouveau contrat avec les habitants de Hénin. Si tout baignait dans l’huile, la gauche serait unie. Ces changements c’est d’abord l’absolue obligation de transparence et de rigueur financière, parce que dans ces villes qui sont pas très riches, l’impôt pèse trop lourd. Deuxièmement, volonté participative des habitants pour que l’ensemble des composantes, l’ensemble des quartiers se sentent bien entendus et bien compris et puis penser à l’avenir parce qu’il y a de beaux projets pour ce bassin minier.

Le président du MJS, Razzye Hammadi, avait été pressenti pour se présenter face à Marine Le Pen. Pourquoi les autorités fédérales vous ont-elles choisie pour cette course ?

Je crois qu’ils connaissent ma pugnacité, ils savent que je suis une femme totalement déterminée sur l’union des forces de gauche et que j’ai une certaine idée de la gauche, d’une gauche populaire, qui n’abandonne pas ses fondamentaux. Cette gauche qui pense qu’une partie de l’histoire qui se joue dans ce bassin minier n’est pas caduque et qu’on peut l’actualiser. Et puis, il y a le fait que j’ai été ministre, que j’ai été maire, conseiller général, élue du Pas-de-Calais et député européen. Et puis sans doute aussi un petit clin d’œil au fait que, quand j’étais ministre du Logement, j’avais fait de la rénovation du bassin minier une totale priorité et que j’avais réussi à faire bien bouger les choses grâce au gouvernement Jospin.

C’est tout de même un énorme coup de pub : avec la vice-présidente du FN qui se présente à ces municipales, vous savez que vous allez être sous le feu des projecteurs. Au final, même si vous êtes perdante, médiatiquement vous serez un peu gagnante.

Personnellement je me méfie énormément des succès médiatiques. Ce n’est pas une question de coup de pub, d’ailleurs, je vais vous le dire très franchement : je compte d’abord faire une campagne de terrain avec les habitants d’Hénin. Je pense qu’ils n’ont pas envie d’être pris en otage d’un débat qui les dépasserait. Je ne me laisserai pas détourner. Je m’occuperai d’une campagne comme je les ai toujours faites, bien souvent à l’abri des médias, qui ne s’intéressaient pas à ce que je faisais. Aller faire du porte-à-porte, discuter avec les gens, travailler à un contrat, rencontrer l’ensemble des forces de gauche, être à l’écoute… Je ne ferai pas une campagne nationale, je ferai une campagne politique mais une campagne locale, près des habitants.

Lundi 19 Novembre 2007 – 21:00
Propos recueillis par Sylvain Lapoix

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