Combattre la violence est une priorité absolue.

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J'ai, avec Paul Quilès, déposé plainte contre l'émission "Le jeu de la mort" parce que j'estime que combattre la violence doit être une priorité absolue et que jamais la fin ne justifie les moyens. 

Pour combattre la violence, une action globale inscrite dans la durée s'impose. Au delà du nécessaire changement des rapports sociaux, de l'amélioration des conditions de vie de chacun, de la réduction des inégalités, une action éducative doit être menée en profondeur. 

Elle doit s'appuyer sur une culture de l'autonomie, du libre choix, de l'expression construite plutôt que sur la soumission, la mise sous contrainte et l'emprise de l'émotion qui amènent les individus à des réactions brutales. 

Elle doit trouver des formes contemporaines d'expression positive des valeurs communes avec en premier lieu le respect de l'autre, de la vie humaine et de l'esprit civique. 

C'est un nouveau projet de société qu'il faut ainsi esquisser mais c'est dès à présent qu'il faut agir. L'école, l'éducation populaire doivent prendre à bras-le-corps cette mission. Mais leur action serait vaine si l'ensemble de la société et en premier chef la télévision ne se sentent pas concernés, impliqués. 

Il ne s'agit en aucun cas de développer un quelconque moralisme, ni de vouloir couper la télévision du monde qui nous entoure et qui est violent. 

On peut cependant attendre de la télévision qu'elle ne se prête pas à mettre en scène des situations et comportements inacceptables juste au motif de les devancer. On peut attendre d'elle plus de créativité, de persévérance pour la dénonciation et le "décodage" des formes particulières d'aliénation qu'engendrent ces médias et plus particulièrement la télévision, sans jouer avec le feu, sans utiliser les méthodes similaires à ce qui se veut être condamné. 

Il y a un lien étroit entre le message et la méthode choisie. 
Pour trouver les voies qui amènent le téléspectateur à résister à l'inacceptable, à réfléchir à ce qu'il voit à l'écran, on peut attendre de la télévision autre chose sans que cela soit austère. Un électrochoc n'a jamais modifié le raisonnement.
Le débat doit s'engager non sur la liberté d'expression qui doit être pleinement garantie mais sur l'utilisation de l'outil télévisuel et les limites à définir. Dans certains pays, des émissions montrent la dissection de cadavres en direct sans parler de celles où l'on fait prendre tant de risques aux candidats que cela provoque parfois des décès. 

Fort heureusement, nous n'en sommes pas là en France. Mais peu à peu, nous reculons les limites de l'acceptable, nous banalisons des attitudes répréhensibles. Il est temps de poser un cadre protecteur face à ces dérives extrêmes et de clarifier si la législation actuelle le garantit. 

Le contrat contre la violence est une urgence républicaine et pour la gauche. 

Cette montée de la violence est un poison redoutable pour nos sociétés, pour notre pacte républicain et le progrès social. Elle déclenche la peur, brise le lien social, entretient le repli sur soi et fragilise les plus faibles. La pression sécuritaire et répressive ne résout rien : il faut au contraire une action préventive et éducative, un changement culturel et politique. 

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