Il faut se mobiliser, contre le lobby bancaire, pour le doublement du plafond du Livret A

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Les banques ont commencé leur travail de lobbying contre les promesses de François Hollande: le doublement du plafond du Livret A qui serait porté de 15 300 à 30 600 euros pour financer la relance de la construction de logements sociaux et celui du Livret de développement durable qui passerait de 6 000 à 12 000 euros d’ici à la fin juin.

Si les banques se mobilisent c’est qu’elles redoutent qu’ainsi les épargnants se désengagent de l’assurance-vie ou des autres placements comme les livrets de banque au profit du Livret A et du LDD dont la rémunération (2,25%), est nette d’impôts.

Un choix politique et économique
C’est en effet bien un enjeu politique important que d’orienter l’épargne des Français vers des placements productifs, en direction de l’économie réelle, qui plus est pour répondre à des besoins d’ intérêt public. Il s’agit, d’une part, de financer la construction de 150 000 logements sociaux mais aussi des investissements de collectivités territoriales (tramways, équipements….) et de doter la future Banque Publique d’investissement en particulier pour des prêts aux PME.
Cela vise à privilégier l’utilisation de l’épargne fort abondante de nos concitoyens en direction d’une relance de la croissance et de créations d’emplois induits sur le territoire national plutôt qu’en faveur des placements financiers.

Une nécessité pour le Logement HLM
C’est évidemment vital pour atteindre les objectifs de 150 000 logements sociaux, réellement sociaux, c’est à dire essentiellement des logements PLUS et PLAI. Et là les arguments donnés par les banques sont à démonter.
Le président de la Fédération bancaire française et par ailleurs patron de la Société générale, prétend qu’il y «beaucoup d’argent disponible pour le logement social». La réalité est que si l’Etat finance et réalise vraiment 150 000 logements HLM sociaux, les disponibilités de la caisse des dépôts et consignations (CDC) sont insuffisantes, en particulier si cette dernière poursuit ses investissements vers les collectivités, ce qui est indispensable.
Mais aussi, plus l’apport financier de la CDC est important, plus les loyers sont bas, ce qui doit être un objectif majeur dans la période et rompra avec la gestion de la droite.
Il faut rappeler pour les non spécialistes du financement du logement social que l’argent des livret A jadis collecté par la Poste et les Caisses d’épargne est centralisé à la caisse des dépôts et consignations (CDC) qui va prêter sur une longue durée et à des taux relativement avantageux aux organisme HLM. Les loyers servant à rembourser les emprunts souscrits sur 30/35 ans. Le livret A est donc le cœur du financement du logement social.
Des banques qui ont profité de la banalisation de la collecte
La banalisation de la collecte du Livret A imposée par les instances européennes a fragilisé ce système. Les choix faits au moment de la transposition des directives, par le gouvernement de droite, ont accru cette fragilité.
Ainsi ce n’est désormais plus la totalité des dépôts sur le Livret A qui remonte à la CDC mais seulement 65% de ceux-ci. Le reste demeure dans les banques qui avaient juré leurs grands dieux qu’elles utiliseraient ces fond pour prêter aux PME . Force est de constater que les dites PME ont les plus grandes difficultés à trouver de l’argent pour leur trésorerie ou leur développement. Et d’ailleurs les banques n’ont toujours pas été en mesure de prouver que ces fonds ont bel et bien été utilisés aux fins prévues par la loi!

Aussi, le gouvernement doit montrer une grande exigence et une grande fermeté en direction des banques qui ont très largement profité de cette manne issue de la dérégulation de la collecte de l’épargne populaire.

– Fermeté pour refuser un étalement dans le temps de la mesure, car on voit bien comment, en retardant les décisions , les banquiers espèrent petit à petit, nous faire pleurer sur les risques d’une éventuelle crise bancaire liée à celle dite improprement  » des dettes souveraines » et du coup faire reculer le pouvoir.

– Fermeté aussi sur leur rémunération qui doit baisser. Actuellement les banques touchent 0,5 % des sommes collectées sur les livrets A au titre des frais qu’elles engagent pour cette mission. Il est indispensable que cette rémunération diminue car cela permettra d’améliorer d’autant les taux d’emprunts consentis aux HLM pour construire. Il semble que la nouvelle Ministre du Logement Cécile Duflot ait demandé que cette rémunération soit baissée à 0,3%. Nous devons la soutenir dans cette voie, même s’il convient de prendre en compte le cas de la Banque Postale qui a de très nombreux petits livrets avec de faibles sommes (l’épargne la plus populaire de grande proximité) plus coûteux en gestion que les livrets pleins où les mouvements sont rares et n’induisent que peu de frais d’intervention bancaire.

– enfin fermeté pour que les banques rendent compte précisément et au Parlement de l’usage des 35% des dépôts du Livret A qu’elles conservent, et ce afin de garantir l’usage prévu du Livret, en particulier en direction des PME.

Pour ma part, j’estime qu’il faudra revoir la loi organisant la collecte du Livret A car il serait tout à fait normal que le taux de remontée à la CDC dépasse les 80%. Mais pour l’heure, notre combat doit être sans faille pour que les engagements pris soient tenus, ici et maintenant.

Mobilisons nous contre cette thématique distillée par la droite et reprise par une certaine presse, à savoir le fait que François Hollande n’est pas en mesure de tenir ses promesses.

C’est un des enjeux des législatives: donner une majorité au changement.
Ce doit être aussi un enjeu de mobilisation citoyenne: défendons le doublement immédiat du plafond du livret A et la baissée la rémunération des banques.

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