RACHAT DES DETTES PAR LA BCE, BATTONS LE FER QUAND IL EST CHAUD!

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

La décision de rachat des dettes de l’Espagne par la BCE vient bien tard, en ultime recours et sauvetage, après des mois, des années, de gestion monétaire absurde, largement à l’origine des difficultés actuelles et en contournant – ou interprétant- les traités européens existant. Notons d’abord un point positif à savoir l’isolement du représentant de la Bundesbank au sein du collège de direction de la BCE qui a permis que soit prise, sous la pression des événements, des mesures qu’il eut fallu prendre très tôt et de façon systématique.
Mieux vaut tard que jamais. Mais ne nous illusionnons pas cette décision conjoncturelle ne règle pas les problèmes au fond.
En tout cas, à Paris, on se réjouit. Mais le gouvernement ne propose pas d’en tirer les conséquences politiques, à savoir l’impérieuse nécessité de renégocier le traité pour modifier le rôle de la banque centrale, la gestion des dettes et de permettre à terme à la BCE de prêter directement aux États.
Si nous n’agissons pas à chaud, nous n’obtiendrons rien. Soit la situation se détériorera encore et il n’est pas dit que les allemands ne jouent pas le départ de la Grèce voir d’autres de la zone Euro, soit elle se stabilisera momentanément et l’Allemagne poursuivra sa politique de blocage des évolutions de la BCE.
Cela suppose que notre pays dise très clairement qu’il ne ratifiera pas ce trait? en l’état et qu’il faut immédiatement le renégocier.

Voter le TSCG revient à valider une forme de schizophrénie très inquiétante de l’UE. D’un côté, la BCE prend des décisions, modifie – ne serait ce que ponctuellement- son comportement, en dépit des traités existants… Mais surtout on ne change pas les traités! C’est pourtant ce qu’il faudrait faire.
De l’autre, on inscrit dans les traités la règle d’or, l’austérité dont on sait pertinemment qu’on ne l’appliquera pas, parce que la croissance est trop faible et parce que cette politique empêche toute relance, tuant tout espoir de combler les déficits. C’est ce qu’il ne faut pas faire!

C’est au moment où l’Allemagne de Mme Merkel est isolée qu’il faut coaliser les autres pays autour de la nécessité de promouvoir une vision alternative de la politique à suivre au niveau de l’UE et de la zone Euro.
Vraiment alternative, car au delà de la décision de la BCE , va se poser la question des contreparties exigées des pays qui seront aidés et il est à craindre qu’elles constituent un nouveau tour de vis, un énième plan d’austérité. C’est la fuite en avant permanente, un train fou que nul ne veut arrêter, ou pour le moins sérieusement faire bifurquer vers d’autres voies.

Le temps n’est plus aux  » Il n’y a pas de plan B, on ne peut pas faire autrement »
Nous sommes dans une de ces périodes de l’histoire où il faut savoir dire stop, non et poser des actes qui amènent à repartir sur de nouvelles bases. Si ce n’est pas notre pays? Si ce n’est pas la gauche? Qui le fera? Je crains que la réponse ne soit alors bien inquiétante.

LES DERNIERS ARTICLES