TRISTE JOURNEE A FLORANGE. Un réexamen par le gouvernement nécessaire.

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin

Hélas, c’était devenu prévisible après le refus de Jean-Marc Ayrault d’engager une nationalisation temporaire : les hauts fourneaux de Florange vont fermer. Certes, il n’y aura pas de  licenciements  et le maintien sur le site de la filière froide. Mais, on le voit bien le projet ULCOS est plus que compromis et de fait s’installe un affaiblissement de la filière sidérurgique en France et tout particulièrement en Lorraine.

 

Une décision contestable

Si nul salarié n’est licencié pour autant des emplois vont disparaitre, privant les jeunes générations d’accès au travail. La fermeture annoncée aujourd’hui entraîne la suppression de 629 emplois directs  et environ  1400  emplois indirects en estimant les effets sur les sous-traitants.

J’ai pour ma part défendu avec la plus vigoureuse énergie la solution de la nationalisation temporaire, car le plan de reprise était viable. Rappelons que s’agissant de l’arrêt filière liquide, des rapports ont démontrés que la fermeture des hauts-fourneaux conduirait à un déficit de production du groupe, alors que ce site en serait l’un des plus rentables du groupe (rapport Secafi).

Un réexamen nécessaire

Ce rapport qui a été examiné par le Comité central d’entreprise, le 4 Avril dernier, justifie pleinement la demande des organisations syndicales un réexamen de ce dossier par le gouvernement, dans les plus brefs délais. Rappelons que les 4 organisations syndicales qui siègent au CCE ont émis un avis négatif à la fermeture. Le gouvernement qui souhaite promouvoir la démocratie sociale ferait bien d’écouter lorsque la totalité des organisations syndicales s’opposent à une décision.

Capital public, nationalisation et redressement industriel.

Au-delà, je pense que l’Etat doit, dans certains secteurs, prendre du capital public pour sauver des capacités industrielles ou  pour des  filières stratégiques pour le pays et si nécessaire nationaliser, fusse temporairement.

De ce point de vue la création de la BPI doit être une opportunité, faut-il encore qu’elle soit dotée de fonds suffisant. Elle est actuellement dotée de 41 Milliards d’Euros. C’est insuffisant pour mener une nouvelle politique industrielle offensive de soutien aux filières.  Il faudrait au moins l’abonder de 100 Milliards et c’est possible en orientant l’épargne des français vers de grands projets industriels, porteurs d’avenir.

Encadrement des licenciements économiques,  les reprises d’entreprises

Au-delà, il nous faut défendre âprement les usines existantes et assurer si besoin la mutation industrielle qui pourrait être nécessaire. Deux outils devraient rapidement être mis en place pour éviter l’hémorragie industrielle : interdiction des licenciements boursiers, obligation de cession des entreprises en cas d’offre de reprise viable.

Je viens d’ailleurs de déposer une proposition de loi sur la reprise coopérative avec un droit de priorité pour la reprise salariée, en continuité de mon rapport sénatorial.

 

 

LES DERNIERS ARTICLES