La sénatrice socialiste de Paris Marie-Noëlle Lienemann lance un appel au rassemblement de la gauche dès le premier tour des municipales dans la capitale. « Faute d’une forte dynamique unitaire entraînant largement le peuple de gauche, ce ne sont pas les progressistes qui convainquent et mobilisent le plus mais hélas la droite radicalisée voire l’extrême droite », rappelle-t-elle.
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Le rassemblement le plus large de la gauche au premier tour des élections municipales est le meilleur choix pour Paris, pour les Parisiens, mais aussi pour la réussite de nos objectifs politiques dans la capitale.
Le Parti communiste a été de toutes les victoires de la gauche à Paris. Il a pris toute sa place dans le travail de l’équipe municipale, dans les arrondissements où de nombreux adjoints communistes ont des délégations importantes. Il est respecté, reconnu, influent. Nombre de ses propositions ont été reprises même si –et c’est bien légitime en démocratie– certaines différences voire certains désaccords ont pu subsister entre les diverses forces politiques.
Mais la qualité du bilan est là : réalisation de logements sociaux dans un souci de mixité et de qualité environnementale, opérations de résorption de l’habitat insalubre, développement des services publics avec la création de nombreuses places en crèche, d’équipements de proximité, implantation des services publics dans les quartiers populaires, municipalisation de l’eau, développement du tramway, démocratie locale active, transparence et égalité d’accès aux services et aux droits.
A l’évidence, ce travail autour du maire, Bertrand Delanoë, et de sa première adjointe, Anne Hidalgo, doit être poursuivi et amplifié. Et nul ne peut contester la détermination de la majorité municipale au service de tous les Parisiens, à commencer par les plus modestes.
Bien sûr, nous sommes en droit d’attendre que le gouvernement et le président de la République engagent des politiques qui fassent reculer le chômage, améliorent le pouvoir d’achat et les conditions de vie, combattent les dérives de la finance, restaurent un Etat républicain garant de l’égalité et du vivre ensemble.
A l’évidence, les différents partis et mouvements de la gauche n’ont pas la même appréciation de l’action engagée depuis dix-huit mois. De réels désaccords s’expriment. C’est vrai au Parlement, où votre parti et le Front de gauche défendent publiquement des choix parfois différents. C’est vrai aussi lorsque les forces sociales manifestent et tentent d’obtenir une réorientation majeure de la politique économique et sociale. Mais ces débats traversent toute la gauche : des membres d’EELV, mais aussi des camarades de la gauche du parti socialiste se font aussi entendre.
Pour autant, chacun peut cependant constater que, faute d’une forte dynamique unitaire entraînant largement le peuple de gauche, ce ne sont pas les progressistes qui convainquent et mobilisent le plus mais hélas la droite radicalisée voire l’extrême droite. En période de crise économique, la colère cible trop souvent des boucs émissaires et la résignation prend le pas sur l’implication en faveur du changement. C’est cela que nous devons ensemble combattre, chacun à notre façon sans jamais taire nos convictions. Pour ma part, je crois plus efficace de fédérer l’ensemble des forces de gauche et écologistes et ainsi de donner plus de portée aux convictions qui réunissent ceux qui attendent davantage d’ambition dans la mise en œuvre du changement.
Ne nous trompons pas d’enjeux. Les élections municipales, et singulièrement à Paris, ont une double portée. D’abord, elles sont essentielles pour l’avenir de Paris et pour la vie des Parisiennes et des Parisiens qui ont tant besoin de la gauche et d’une politique dynamique, novatrice et solidaire, qui réponde à leurs aspirations.
Ensuite, la question majeure n’est pas celle du rapport de forces à gauche : elle est de savoir si, oui ou non, les Parisiennes et les Parisiens veulent faire obstacle à l’offensive de reconquête de la capitale par la droite. Si, oui ou non, nous voulons faire barrage à l’extrême droite qui, à Paris comme ailleurs, entend prospérer en mars 2014. Chacun mesure qu’une liste rassemblant toutes les forces de gauche dès le premier tour, comme cela fut le cas lors des précédents scrutins, manifesterait une force entraînante et faisant front contre les projets régressifs de l’UMP et du FN.
Je crois que le choix par les socialistes parisiens d’Anne Hidalgo comme tête de liste et, je l’espère, comme future maire est un réel point d’appui pour fédérer nos forces et engager une nouvelle dynamique. Au-delà même de la solidité du bilan de l’équipe de Bertrand Delanoë, dont elle est la première adjointe, et de ses compétences indéniables, c’est la volonté d’Anne de donner un nouvel élan au rassemblement, sa disponibilité, sa volonté de prendre en compte des éléments programmatiques que vous défendez en priorité, sa préoccupation permanente de concrétiser la solidarité et la justice sociale dans l’action locale, son indépendance d’esprit parfois même face au gouvernement, son sens du dialogue et du respect des partenaires qui permettent de concevoir un accord solide, inscrit dans la durée.
Parce que c’est Paris, parce que c’est Anne Hidalgo, parce que c’était vrai hier et que nous en sommes tous fiers aujourd’hui, une liste rassemblant les forces de gauche, le PS, le PC, le Front de gauche et celles et ceux qui partagent nos valeurs serait un formidable signal donné à celles et ceux qui attendent tant de nous.
Les militant (e)s communistes ont entre leurs mains un choix important : je ne doute pas qu’ils seront, une fois encore, au rendez-vous de l’histoire, de l’histoire de la gauche à Paris.
Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice (PS) de Paris