Alstom doit rester une entreprise française. L’Etat doit rentrer au capital de l’entreprise.

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AlstomL’entreprise Alstom  est extrêmement importante pour l’avenir industriel de la France.

Elle intervient dans deux secteurs clefs. Le ferroviaire, en particulier  avec le TGV qui est une vitrine internationale de la technologie française.  Et l’énergie avec les turbines, les éoliennes et les hydroliennes.

Comment ne pas mesurer qu’il s’agit d’activités stratégiques, importantes pour l’indépendance nationale ?

Le carnet de commande d’Alstom est garni même si les politiques  d’austérité européennes ont plutôt diminué les investissements  et, du coup, réduit les commandes alors que les discours sur la transition énergétique fleurissent sans se traduire dans les faits. L’entreprise traverse des difficultés financières, mais nul ne mets en cause sa viabilité.  

Alors tout doit être fait pour sauver l’unité des activités d’Alstom et la capacité de notre pays à peser  sur les orientations de cette grande entreprise qui joue un rôle majeur  dans des filières décisives de notre industrie.

Il faut très rapidement que l’état  acquière du capital d’Alstom pour pouvoir directement être associé aux choix stratégiques.  

Et qu’on arrête de nous dire que nous n’en avons pas les moyens. A supposer même, que ces moyens ne soient pas disponibles avec la BPI et la CDC, chacun voit bien qu’emprunter à moins de 3 pour cent pour acquérir des actifs ne pose pas de réels problèmes.  D’autant que ces actifs ont un rendement bien supérieur à ce taux de prêt !!

Il faut donc afficher très rapidement une détermination politique absolue pour stopper toutes velléités de vente à la découpe d’un des fleurons de l’industrie française.

On a déjà suffisamment laissé filer nos grandes entreprises sous domination étrangère, avec des effets catastrophiques sur l’emploi et la désindustrialisation du pays. Et ce, par le biais des privatisations qui ont constitué une fragilisation majeure de nos capacités productives.

Ainsi le préalable est l’entrée de l’Etat au capital mais sans doute aussi de mobiliser de grandes entreprises AREVA, Thales, Safran.

Ensuite, il est bien sûr utile qu’Alstom puisse nouer des partenariats avec d’autres acteurs mondiaux intervenant dans le champ de l’énergie, qui est actuellement à coup sûr le plus stratégique.

Si l’Europe était cohérente et appuie la création de géants européens capables de s’affirmer avec force  sur les marchés mondiaux, une alliance avec Siemens  aurait du sens. Mais l’on peut craindre qu’en l’état actuel des textes et politiques de l’UE,  tout rapprochement entre Alstom  et Siemens soit accompagné d’exigences de réduction du périmètre de certaines activités, des ventes partielles au motif de garantir la concurrence intra européenne et de combattre des tendances monopolistiques.  Aussi paradoxalement,-et c’est d’ailleurs l’une des grandes critiques que l’on doit faire à l’actuelle union européenne- l’alliance européenne est à haut risque.  Et tous les discours sur l’airbus de l’énergie seront  des rideaux de fumées tant que les traités, les directives sur la concurrence et les aides d’état ne seront pas radicalement modifiées. Ce qui ne semble pas – hélas- être à l’ordre du jour. Alors ne soyons pas dupes !

Sans compter que lorsque je parle d’alliance, de partenariat, de rapprochement, je n’imagine pas le rachat par Siemens  de la branche énergie d’Alstom tandis que la France ne conserverait que le ferroviaire.  Au passage, le ferroviaire sans les commandes publiques françaises serait bien fragile aussi aucun étranger ne va s’y aventurer.  Mais surtout le gros du chiffre d’affaire et l’avenir se jouent dans l’énergie, d’où  l’intérêt des prédateurs.  

Le problème est différent avec général électrique, entreprise américaine présente en France, avec laquelle Alstom avec le site de Belfort a déjà nouer des accords. Car Alstom doit pouvoir élargir dans le champ de l’énergie sa capacité d’intervenir hors de l’union européenne.

Mais, pour l’heure ce qui se joue avec Général Electric  n’est pas non plus une alliance stratégique, mais bel et bien un rachat et ce n’est pas acceptable pour la France.

 

L’Etat n’a pas craint d’entrer au capital de Peugeot  en même temps qu’un constructeur chinois. A coup sûr si le capital d’Alstom devait  être ouvert à divers partenaires étrangers, le capital public devrait permettre à l’état de sauvegarder l’intérêt national, les sites, la technologie et l’emploi en France.

Alors, le président de la république doit mesurer que le gouvernement sont en face d’un choix quasiment historique au regard du redressement productif et industriel du pays et ne  pas craindre l’indispensable audace.

Obama n’a su nationaliser général Motors pour la sauver, la France doit mettre toute ses forces  à conserver dans le giron national les deux branches d’ Alstom.

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