La droite redresse la tête, la gauche ne doit pas la baisser

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Une triste semaine vient de se terminer.

Après la victoire de la droite, dimanche dernier, le Sénat a élu un président UMP, Gérard Larcher. Pour bon nombre de sénateurs, la situation revient à la normale. En effet, pour la droite, la gauche est illégitime à diriger le pays. Pour elle, une seule politique est possible : à quelques nuances près, la sienne. Et d’ailleurs, elle attaque les programmes, les engagements de gauche en les jugeant irréalistes. Le plus grave est que cette thèse est validée aux yeux de nos concitoyens lorsque la politique suivie par la gauche au pouvoir s’apparente, sur bien des points, à celle menée auparavant, aux propositions des libéraux. On arrive même à ce degré de recul démocratique que certains responsables et commentateurs expliquent qu’il y a ce qu’on dit pendant les campagnes et ce qu’on fait ensuite !!

La mobilisation de la manif pour tous ne faiblit pas vraiment. Car, il s’agit de l’organisation, dans la durée, d’un courant structuré de la droite, traditionaliste et réactionnaire. Certes, le mouvement met en exergue les désaccords à droite sur le mariage homosexuel, l’adoption des enfants. Elle relance des sujets qui divisent la gauche sur la PMA et la GPA. Et finalement, ce débat n’a rien d’illégitime même si les 60 engagements du candidat François Hollande n’y font pas référence et si le bureau National du PS avait, il y a quelques années rejeté clairement la GPA. Maintenant, le premier ministre a annoncé la volonté du gouvernement français d’interdire la GPA, qui marchandise la vie. C’est ma position. Mais la possibilité d’y parvenir effectivement ne parait pas acquise et les voies et moyens pour y parvenir demeurent flous et incertains. Or, les Français doutent de plus en plus de la parole des politiques et attendent des actes pour être convaincus.

Le retour de Nicolas Sarkozy, la préparation des primaires avec l’espace politique qui sera largement occupé par ses challengers, vont mettre au premier plan les thématiques de la droite. Il serait hasardeux d’imaginer que cette compétition à droite et son éventuelle division pourrait permettre à la gauche au final de l’emporter. D’abord, la droite sait toujours au bout du compte se rassembler contre la gauche, surtout pour reconquérir le pouvoir. Ensuite parce que l’extrême droite est postée et se présente comme un recours – hélas de moins en moins redouté !

Ne pas baisser la tête

Le pire serait que la gauche n’occupe pas le terrain et qu’elle ne défende pas ses valeurs, un projet, des actions concrètes pour répondre aux attentes de nos concitoyens et aux problèmes prioritaires du pays. Le pire serait qu’elle laisse la droite imposer son rythme, ses sujets prioritaires. Les nôtres doivent d’abord être l’emploi, le pouvoir d’achat, le redressement économique et industriel, la justice sociale.

Or, les annonces budgétaires vont en sens inverse, accroissant la politique d’austérité pour les couches populaires et moyennes, comme pour l’intervention publique. Et on aura les mêmes conséquences que nous dénonçons depuis 2 ans : hausse des déficits, de l’endettement et du chômage. Certains veulent faire croire que le gouvernement infléchirait sa politique, actant un déficit élevé. Il n’en est rien, car ce que nous proposons est un véritable plan de relance, en faveur de la croissance et l’emploi et non la constatation a posteriori de l’incapacité à engranger des recettes faute de croissance ou encore le gaspillage de milliards d’euros en direction d’entreprises qui toucheront le CICE ou les allègements de cotisations sans investir, exporter, créer des emplois. Bref qui creusent des déficits subis faute d’avoir orienté des déficits programmés. Nous ne pouvons laisser faire et baisser la tête.

Reprendre l’offensive à gauche : Maintenant la Gauche à Bierville.

photo_groupe_Bierville_2014L’université de Maintenant la Gauche, qui s’est tenue à Bierville (Essonne), ce week-end, a été un temps d’échange très riche, mais aussi l’affirmation que la gauche du PS ne se laisserait pas faire. Nous reprenons l’initiative pour montrer qu’une alternative à gauche est possible, ici et maintenant. Nous nous mobilisons pour qu’elle puisse enfin, et rapidement, se concrétiser.

Nous avons discuté, approuvé « un manifeste pour une alternative à gauche, ici et maintenant », qui présente les principales réformes, lois, décisions qui permettaient de redresser la situation de la France, de la gauche. Nous ne nous résignons pas à une fin désastreuse du quinquennat. Notre feuille de route est la réorientation majeure de la politique menée.

Nous agirons simultanément dans trois directions :

  • Le Parti socialiste où nous mobilisons les militants pour exiger un congrès d’ici juin 2015. Car les militants dans leur grande majorité, comme nos électeurs n’approuvent pas la politique menée. Mais ils attendent une alternative, des réorientations crédibles et c’est le sens de notre manifeste.

  • le travail parlementaire, notamment au moment du débat budgétaire, où nous déposerons des amendements, en particulier avec nos collègues parlementaires de « Vive La Gauche ». Nous mettrons en cause les décisions qui vont lourdement pénaliser le pouvoir d’achat des familles, la dangereuse ponction sur les collectivités locales et la diminution de l’investissement public.

  • Cosse_Laurent_Bierville_2014Le rassemblement des forces de gauche et écologistes. Car aucun sursaut n’est possible sans une nouvelle dynamique unitaire. Et ce rassemblement ne saurait être un simple accord électoral. Sans infléchissement de la politique menée, sans accord sur quelques grandes réformes ouvrant une phase nouvelle du quinquennat, le rassemblement ne mobilisera pas les électeurs de gauche et écologistes. Notre manifeste est une contribution précise pour un tel accord. Il est possible sur des bases qui, pour une large part, reprennent les engagements de François Hollande devant les français. La venue de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et d’Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV, comme grands témoins à notre université témoigne de cette possibilité. Nous travaillons de longue date à ces convergences. Désormais, il y a urgence.

salle_Bierville_2014

 

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