STOP aux privatisations, et à la vente des actions publiques de Safran

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images privatisationDans le budget de l’Etat, il est prévu, cette année, une vente de 5 à 10 Milliards d’Euros d’actions publiques et tout cela pour répondre aux injonctions de la Commission Européenne qui met systématiquement les privatisations au menu de son plan de « réformes structurelles » obligatoires pour obtenir des  » dérogations » à atteindre les critères du pacte de stabilité.

On a déjà vu l’annonce de la privatisation de l’aéroport de Toulouse pour un montant dérisoire.

Hier le ministère de finances a annoncé la vente d’actions de Safran, l’un des fleurons de notre industrie.
Et la loi Macron, qui va être débattue au Sénat prévoit la privatisation des aéroports de Nice et Lyon, ainsi que l’ouverture du capital du GIATT, industrie de l’armement.

Or la vente des bijoux de famille est une grave erreur.

Erreur budgétaire majeure.
En vendant des actions d’entreprises qui rapportent chaque année des dividendes à l’Etat ( avec un rendement en moyenne de plus de 3% par an) au moment où le coût des intérêts d’emprunts sur les marchés sont quasi nuls, on fait perdre de l’argent au budget dans la durée.
Même François Langlet expliquait cela, hier, très bien dans le journal de 20h sur France 2. Obtenir ainsi de l’argent immédiatement coûte cher aux contribuables.

Erreurs stratégiques.
Car en affaiblissant le capital public on rend nos entreprises de plus en plus vulnérables aux fonds d’investissements financiers qui n’ont qu’une obsession leur rendement à court terme et non l’avenir et le développement industriel de l’entreprises et du pays.
La plupart du temps, ce ne sont pas des actionnaires français qui achètent mais des étrangers. C’est ainsi qu’on voit sans cesse croître la part des actionnaires étrangers dans la capitalisation boursière française.
Et là il y a lieu à méditer. D’une part le capital est de mieux en mieux rémunéré que le travail, ce qui tend à dire que les salariés français et la France profitent de moins en moins de la richesse qu’ils produisent. Ensuite, pour obtenir rapidement des dividendes, les actionnaires font pression sur le management pour réduire les coûts et poussent ainsi à des délocalisations, à une politique restrictive d’investissements à long terme.

Nous payons déjà très cher un lourd tribut à ces politiques de privatisations qui expliquent une large partie de notre décrochage industriel.
C’est d’ailleurs cette vente des grandes entreprises publiques à des capitaux étrangers qui entretenu l’idée d’une très forte attractivité française dans les années passées. Car quand on y regarde de près, c’est le gros de l’investissement étranger dans notre pays. Et là, nous n’avons aucun réel intérêt.

Oui la réalité est que ces privatisations ont privé notre pays de leviers d’action pour une politique industrielle offensive, pour le redressement de notre économie et consacrent une perte de souveraineté économique majeure.

De faux alibis face au désaccord des français.

En général pour minimiser l’impact de ces décisions si contestées par la majorité des français, on tente de faire croire que l’argent ainsi dégagé par la vente d’actifs publics sera utile et renforcera le pays.
On se rappelle de la privatisation des concessions autoroutières dont l’argent devait être versé au Fond d’Investissement pour les Transports afin de financer de nouveaux investissement. Il n’en a rien été. Les concessionnaires touchent de substantiels dividendes, qui manquent désormais à l’Etat, en même temps qu’ils ont augmenté les tarifs. Ne recommençons pas le scandale des autoroutes, par exemple avec la vente des aéroports. Ceux qui sont rentables, bien sûr. Car là aussi, on connaît la musique : privatiser les bénéfices et socialiser les pertes.
Comment la gauche peut-elle refaire les erreurs aussi graves que celles faites avec les autoroutes ?

L’autre argument est que la vente des actions d’un côté permet d’investir cet argent dans d’autres entreprises. Certes, il n’est pas interdit, en effet, dans certains cas, d’organiser une gestion dynamique des capitaux publics pour optimaliser leur efficacité en faveur du redressement productif. Mais cela ne peut être le cas que dans un cadre de maintien et même, plutôt de développement, de la voilure de l’actionnariat public.
Mais, ici, il s’agit clairement d’une réduction de 5 à 10 Milliards. Sensée contribuer à la réduction de la dette et des déficits publics. C’est l’éternel argument depuis 20 ans, où les salves de privatisations reviennent cycliquement et où l’on constate que la dette comme les déficits ne sont pas résorbés. Et pour cause, en affaiblissant le pays, on le prive de recettes, on accroît les déséquilibres et sa désindustrialisation.

Alors refusons sans défaillir les dogmes libéraux, les oukases bruxellois. On pourrait quand même faire remarquer que le traité de Rome prévoyait la neutralité des instances européennes quant à la possession du capital. Peu importe qu’il fut privé ou public!

Oui refusons les privatisations.

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