Bernard Grangeon

Hommage à Bernard Grangeon

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Bernard_Grangeon

J’ai appris avec tristesse le décès de notre camarade Bernard Grangeon la semaine dernière. Je partage la peine immense de ses proches et de sa famille. Ne pouvant pas assister à ses obsèques qui auront lieu mercredi 18 novembre en début d’après-midi à Beaumont dans le Puy-de-Dôme, je m’associe évidemment en pensées à tous ceux qui l’accompagneront.

J’ai transmis à ses amis le message ci-dessous pour rappeler mon amitié et mon attachement à Bernard.

* * *

J’ai été saisie d’une immense tristesse quand les amis du Puy-de-Dôme m’ont alerté sur l’état de Bernard qui venait d’être frappé par un AVC. Même si le pronostic était alarmant, on se prend toujours à espérer. Samedi arrive cependant l’annonce de son décès. La coïncidence de son départ avec le drame tragique qui frappe le pays, résonne étrangement pour ceux qui ont partagé ses combats. Notre pays et notre République ont besoin d’hommes engagés comme Bernard Grangeon qui ne renoncent jamais face à toutes les barbaries, à toutes les injustices. Bernard était un républicain, mais la République, à ses yeux comme aux nôtres, devait, pour faire vivre ses valeurs, être sociale.

Bien sûr, nos pensées vont d’abord à ses proches, sa famille, son épouse, ses enfants à qui je présente mes plus sincères condoléances. Ils peuvent être fier de lui. Ils doivent savoir que bon nombre de ceux qui ont croisé sa route, et en premier lieu ses compagnons de luttes, d’engagements, ne l’oublieront pas.

Bernard était un militant hors pair, un militant de gauche, socialiste, qui ne mettait jamais son drapeau dans sa poche. J’avais déjà eu l’occasion de rencontrer Bernard au sein d la gauche socialiste qu’il avait rejoint en 1994 après son passé au sein de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Mais c’est lorsque nous avons tenu le flambeau de l’aile gauche du PS en présentant un texte au congrès de Toulouse du PS et constitué le courant « Maintenant la Gauche » que j’ai découvert plus personnellement Bernard.

J’ai d’abord été marquée par des qualités finalement trop rares dans le monde politique: la constance et la force de ses convictions, un sens aigu de l’organisation et surtout une attention permanente au collectif. Bernard était d’une grande attention aux personnes. Il ne supportait aucune injustice ni sur le terrain social, ni dans le fonctionnement des partis. Il savait ce que le mot solidarité veut dire car il s’attachait à la faire vivre réellement autour de lui. Il cherchait toujours à assurer la promotion des plus jeunes, surtout lorsqu’ils les savaient sincères. L’arrivisme l’énervait au plus haut point. Cette fraternité militante était entretenu dans la joie de partager de bons moments, d’être ensemble.. J’ai en mémoire ces dîners où l’on refaisait le monde, où, au moins, nous espérions reconstruire une gauche unie, populaire, fière de son identité.

Il défendait becs et ongles les salariés. Il avait gardé des liens étroits avec les syndicalistes et il m’avait alerté sur le grave problème du dumping social avec l’afflux de travailleurs détachés dans des conditions non respectueuses du droit du travail. nous avions visité un chantier du bâtiment, place Jaude à Clermont-Ferrand et travaillé avec un responsable CGT de cette branche en Auvergne. Il souhaitait que comme parlementaire je saisisse le gouvernement et nous avons proposé différentes méthodes pour combattre ces dérives.

J’ai aussi en mémoire sa mobilisation lors des récentes élections départementales où nous avions sillonné le département pour apporter notre soutien à nos camarades. Nous avions longuement échangé sur la réforme territoriale et sur certaines craintes qu’il manifestait tant il était soucieux de la proximité des services publics et de la capacité d’intervention des citoyens.

Mais au delà de son cheminement politique et des causes communes que nous défendions, j’avais appris à connaître un homme sensible, attentif à chacun, emprunt d’une humanité bienveillante et d’un amour de la vie contagieux.

Aussi au delà de la peine qui nous étreint aujourd’hui et au moment où Bernard Grangeon nous quitte, c’est d’abord cette image d’un homme respecté, déterminé et profondément humain qui nous accompagnera pour poursuivre le chemin qu’il a tracé pour une monde plus juste, plus fraternel.

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