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Prise en charge des patients Covid persévérant dit « Covid au long cours » – question écrite au gouvernement (12 novembre 2020)

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Madame Lienemann interroge M. le Ministre des solidarités et de la santé sur les conditions de prise en charge des patients atteints du COVID-19 et qui ont à souffrir des conséquences durables de cette pathologie.

Depuis avril, des patients ayant guéri d’un épisode de COVID-19 et leurs médecins traitants signalent des cas de continuation ou de récidive de symptômes bien au-delà des 2 à 3 semaines de convalescence habituellement évoquées pour cette infection. Fatigue persistante, tachycardie au moindre effort, récidive d’anosmie ou d’agueusie, douleurs articulaires ou musculaires, capacités physiques diminuées, diarrhées, etc., tels sont les symptômes qui se manifestent à nouveau ou qui perdurent. « Plus fréquents à la suite de formes sévères, ces signes sont également constatés chez des personnes n’ayant pas été hospitalisées. Dans une minorité de cas, l’infection COVID-19 a été confirmée virologiquement, mais la plupart des patients, restés chez eux, n’ont pas bénéficié de ce test. » nous précise le site du Vidal.

Par suite à un manque de recul évident, peu de données objectives existent sur les effets à long terme du COVID-19. En revanche, ce n’est pas le cas pour deux autres infections à coronavirus humain qui sont les SARS antérieurs au COVID-19 et le MERS.

Une méta-analyse portant sur les séquelles à long terme de SARS et du MERS, spécifiquement celles observées 6 mois ou plus après la guérison a été publiée en avril 2020 par une équipe des universités de Manchester et de Leeds (https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.16.20067975v1.full.pdf.).
Cette méta-analyse démontre, contre toute attente, d’une part qu’il n’existe pas de différences claires en termes de séquelles à long terme entre les patients ayant été admis en soins intensifs et ceux hospitalisés sans recours aux soins intensifs. Elle révèle d’autre part que les séquelles respiratoires du SRAS et du MERS concernent essentiellement la capacité pulmonaire d’absorption des gaz. Un an après un épisode de SRAS ou de MERS, cette capacité d’absorption des gaz est encore significativement réduite chez 27 % des patients (de 11 à 45 % selon les études).

Un autre dommage persistant est la diminution de la distance de marche en 6 minutes, qui est significativement réduite à 6 mois (461 mètres en moyenne, entre 450 et 472 mètres selon les études). Ce paramètre s’améliore entre 6 mois et 1 an, mais reste néanmoins réduit à 12 mois.

A ces séquelles physiques s’ajoutent d’autres psychologiques et une diminution de la qualité de vie certaine en particulier dans « les domaines des capacités physiques, des capacités émotionnelles et de la vie sociale » tel que relevé par le Questionnaire de santé SF-36 utilisé lors de cette méta-analyse britannique.

En France, de nombreux malades témoignent subir ces persistances de symptômes en conséquence du COVID-19. Certains se sont réunis en collectif et ont publié une tribune en juin. Pourtant les conditions de prise en charge en longue durée de ces symptômes persistants ne sont pas mises en place. Les séquelles à long terme pour deux maladies à coronavirus sont démontrées, les séquelles pour le COVID-19 sont fortement probables et les témoignages allant dans ce sens, nombreux. Il est temps d’agir et de ne pas laisser nos concitoyens seuls face à ces dommages.

C’est pourquoi Mme Lienemann demande à M. le Ministre quelles sont les mesures qu’il entend prendre pour assurer la prise en charge de longue durée des patients touchés par la persistance des symptômes du COVID-19. Entend-il classer le COVID-19 en affection longue durée exonérante (ald30) ou à défaut en « hors liste »(Ald31) ?

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