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Avenir de Photowatt et Ferropem en Savoie et Isère, avenir de la filière photovoltaïque – question écrite au gouvernement, 2 avril 2021

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Quel avenir pour les entreprises Photowatt et Ferropem situées en Savoie et en Isère, plus généralement de l’avenir de la filière photovoltaïque en France

Mme Marie-Noëlle Lienemann interroge M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance au sujet de l’avenir des entreprises Photowatt et Ferropem situées en Savoie et en Isère, plus généralement de l’avenir de la filière photovoltaïque en France.

Photowat est un acteur historique de l’industrie photovoltaïque en France. En effet il fut créé en 1979 par un essaimage de Philips. C’est un des seuls fabriquant en Europe, de cellules, modules et « wafers ».

Dans un environnement de guerre économique sans merci avec la Chine, l’Europe et la France ont perdu en 10 ans, 81 % de leur capacité de production dans l’industrie photovoltaïque. En 2007, 30 % de la production mondiale de modules photovoltaïques étaient faite en Europe ; en 2017, cette production n’est plus que de 3%.

Il y a 10 ans, EDF reprenait l’entreprise sous pression des pouvoirs publics. Aujourd’hui, EDF a engagé les manœuvres pour se défaire de cette entreprise au prétexte qu’elle ne serait pas dans son « cœur de métier ». Par ailleurs EDF estimerait que « son rôle n’est pas de consolider la filière photovoltaïque française dans la durée ».Et cela même si EDF a investi un total de 360 millions d’euros dans Photowatt depuis sa reprise en 2012. Pire, EDF n’a pas retenu Photowatt comme étant son propre fournisseur de cellules photovoltaïques au motif d’une absence de compétitivité financière.
Or en matière d’énergie photovoltaïque, la rentabilité ne peut pas être que financière. À quoi sert le recours à une énergie renouvelable solaire, si les panneaux solaires ont été fabriqués avec une énergie produite par des usines à charbon ! Dans les faits, le recours à des panneaux solaires fabriqués en Chine, ne compense jamais sur leur durée de vie moyenne, l’empreinte carbone de leur construction.

De plus, la crise sanitaire que nous traversons a démontré, s’il en était besoin, la fragilité du commerce mondial international et la dépendance de la France envers des producteurs étrangers. Laisser périr un des piliers de la filière photovoltaïque française c’est accepter que non seulement la France ne contrôlera pas les modalités de sa transition écologique mais plus encore que ce seront des pays tiers qui le feront. En l’espèce la Chine pour le photovoltaïque.

En outre, la disparition de Photowatt conduira aussi à une perte de savoir-faire industriel et technologique qu’il serait difficile à reconstituer. L’Etat actionnaire d’EDF doit agir pour sauver Photowatt ainsi que les 352 emplois dans l’entreprise Ferropem ( sites de production de Château-Feuillet en Savoie et de Livet et Gavet en Isère) filiale de Ferroglobe, producteur de silicium métal – matériau très utilisé dans la réalisation des panneaux photovoltaïques.

Il s’agit là d’une grave menace sur la filière photovoltaïque française.

C’est pourquoi Madame Lienemann interroge Monsieur le ministre sur les voies et moyens mis en œuvre par le gouvernement afin d’éviter cette catastrophe industrielle. En Europe, des industriels se regroupent actuellement dans la perspective d’un développement exponentiel du marché européen de la transition écologique. La France ne saurait être le seul pays européen à ne pas défendre et développer ce secteur.

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