Santé

La profession des Infirmiers de Bloc Opératoire Diplômé d’État est en danger – question écrite au gouvernement, 11 janvier 2022

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Mme Marie-Noëlle Lienemann attire l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la situation urgente et grave de la profession des Infirmiers de Bloc Opératoire Diplômé d’État (IBODE).
En effet, celle-ci a évolué défavorablement depuis le 31 décembre 2021.

Le Conseil d’État a été saisi par le syndicat des chirurgiens de France (UCDF), le syndicat « Le bloc » ainsi que la Fédération de l’Hospitalisation du Privé (FHP) dans l’objectif d’obtenir l’extension des actes autorisés, dans le cadre réglementaire des mesures transitoires pour les infirmiers de soins généraux (IDE) exerçant au bloc opératoire, à tous les actes exclusifs IBODE. Il annule donc les mesures transitoires en vigueur et demande au gouvernement leur réécriture dans un délai de 4 mois pour assurer la sécurité juridique d’exercice des IDE et la continuité des soins au bloc opératoire. Ces mesures transitoires, comme leur nom l’indique, devaient pourtant être temporaires afin de permettre la formation par les employeurs depuis 2015, date d’entrée en vigueur des actes exclusifs, d’un grand nombre d’IBODE favorisant l’application pleine et entière de leurs actes, et ce afin d’optimiser la sécurité et la qualité des soins pour les patients au bloc opératoire.
Force est de constater que ni la FHP, ni les chirurgiens libéraux adhérents de l’UCDF n’ont tenu leurs engagements comme le rappelle le Conseil d’État dans son avis. Il semble au contraire que l’objectif recherché était de faire abroger le décret sous prétexte du manque d’IBODE dans les blocs opératoires. Cette stratégie d’économie leur permettant d’utiliser du personnel infirmier non diplômé IBODE, donc à moindre coût et de conserver un statut professionnel sans possibilité d’évolution. Cette situation est pénalisante, discriminatoire et inégalitaire pour les IBODE et IDE en bloc opératoire. Les seuls gagnants étant les employeurs.

Les représentants des personnels ont proposé à de nombreuses reprises et sans succès la mise en place d’une formation diplômante en alternance pour les IDE de bloc opératoire. Cette proposition a été systématiquement récusée : il n’a ainsi dans les faits ni soutien ni valorisation à l’accès à la spécialisation IBODE. Ainsi, les IBODE suivent une formation de 18 mois, bientôt 24, qui n’est absolument pas reconnue.
Ces politiques de qualifications, de reconnaissance des compétences sont indispensables non seulement à la qualité des soins mais aussi l’attractivité des professions de soins !

Madame Lienemann demande donc à M. le Ministre ce que compte faire le gouvernement pour résoudre cette impasse statutaire actuelle qui cause un tort direct aux IBODE et pour réaffirmer l’impératif de la reconnaissance spécifique du statut d’IBODE, de garantir enfin la pérennité de cette profession.

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