Choose France : Des annonces, rideau de fumée cachant un réalité industrielle préoccupante

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Comme chaque année, le président de la République organise une manifestation censée valoriser l’attractivité de la France auprès des grands patrons internationaux : Choose France. C’est d’abord un grand moment de communication et même d’une certaine façon de propagande d’Emmanuel Macron auprès des Français.

Loin de moi l’idée de rechigner lorsque de nouvelles entreprises s’installent en France, et encore moins lorsqu’il s’agit d’usines et de sites industriels comme l’usine de semi-conducteurs à Grenoble (Isère) ou d’électroménager en Eure-et-Loire. On notera toutefois que, dans cette nouvelle annonce de 6,7 milliards d’euros, se trouvent pas mal d’entreprises du secteur des services, au point même de compter dans ce paquet l’entreprise de transport italienne qui vient de prendre des lignes à la SNCF, par l’application de la concurrence dans le ferroviaire et créera 100 emplois en France ! Est-ce bien une avancée ? J’ose espérer qu’elle ne bénéficiera pas d’aides publiques. Idem pour l’entreprise d’intérim Ranstad dont les emplois qu’elle crée n’ont pas vocation à être pérennes. On nous vante à longueur de journée que la France serait la première destination pour l’investissement étranger en Europe en comptant le nombre de projet (dont l’ampleur est particulièrement hétérogène) omettant l’essentiel : le niveau des investissements effectués qui témoigne de la réalité d’une reconquête productive. Et là, la situation est bien plus alarmante…

Si l’on regarde le flux des investissements étrangers en France, ceux-ci se sont effondrés entre 2020 (20 Mds€) et 2021 (3,5 Mds€), une chute spectaculaire qui certes s’explique par le COVID, mais une chute doublement plus forte que dans les autres pays. Et il semble que nous n’atteindrons pas en fin d’année le niveau d’avant-crise. Mais surtout lorsqu’on regarde le stock d’investissements étrangers en France (785 Mds€), la France est le 10ème pays d’accueil dans le monde, le 6ème en Europe.

Le gouvernement et Business France mettent en exergue un classement réalisé par le cabinet Ernst&Young qui place la France en tête des destinations … et pourtant un sondage régulièrement réalisé par Ipsos auprès des chefs d’entreprises étrangers montre que l’image de la France a fortement chuté après la crise COVID.

Enfin – et c’est là le plus grave – la balance commerciale, et surtout celle des échanges industriels, s’effondre, chutant à des niveaux jamais atteints. La désindustrialisation se poursuit et maintenant bon nombre d’économistes, pourtant jadis assez complaisants en direction de la politique de l’offre, jugent aujourd’hui qu’elle est en échec.

Alors regardons lucidement la situation pour relever le défi d’une réindustrialisation si essentielle pour l’avenir du pays. Faire l’autruche est dangereux !

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