Réforme des retraites

Emmanuel Macron : le flop du 17 avril

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L’intervention d’Emmanuel Macron a fait un grand Flop. Il n’est pas à la hauteur des enjeux de la période et ne fait qu’accroître la crise et le malaise qu’il a largement contribué a créer.

D’abord par son « fermez le ban » sur la réforme des retraites après avoir ressorti son argumentaire seriné depuis des mois sans convaincre !

Flop parce que le président de la République sous-estime la détermination des Français à s’opposer à ce recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans… Le combat n’est pas terminé.

Flop parce que son « nouveau pacte de la vie au travail » n’a aucune crédibilité tant que la loi n’est pas retirée ou suspendue, car elle va à l’encontre de l’amélioration de la vie au travail ; aucune crédibilité ensuite parce qu’une fois de plus Macron énumère toujours les mêmes thèmes sans donner le moindre signe de changement et d’amélioration tangible à court, moyen ou long, termes de la situation des salariés. En particulier, sur l’une des actualités les plus brûlantes, le pouvoir d’achat et les salaires. Jamais Emmanuel Macron n’évoque les salaires. Comme d’habitude il parle de façon évasive des « rémunérations », pour continuer avec son système de primes, de chèques, d’aides… Non ! Il faut revaloriser les salaires et il le refuse !

Ce pacte sur le travail est renvoyé à la négociation sociale. Or toute la logique politique d’Emmanuel Macron et des libéraux a été d’affaiblir la démocratie sociale et le rôle des organisations syndicales : diminution du nombre d’organes de représentation dans les entreprises, remise en cause de la hiérarchie des normes, affaiblissement des branches professionnelles, etc.

Son total mépris pour les organisations représentatives des travailleurs a atteint son paroxysme avec sa gestion de la réforme des retraites (après celle de l’Unedic) et son attitude est confirmée par son allocution de lundi soir. Relancer la démocratie sociale est essentielle pour régénérer notre démocratie dans son ensemble et les bonnes paroles ne sauraient suffire. Il faut des actes des décisions concrètes en faveur du renforcement du rôle des organisations syndicales. Or il ne dit rien sur des garanties nouvelles indispensables à donner a la restauration d’une véritable démocratie sociale !

Son pacte pour la vie au travail est une manœuvre dilatoire pour se dispenser de mesures effectives pourtant urgente comme l’indexation des salaires sur l’inflation. L’aveuglement devant les réalités et « j’ai tout bien fait, continuons » est extrêmement alarmant.

Au-delà, et c’est fort inquiétant, non seulement Emmanuel Macron n’a aucune vision d’avenir, aucune stratégie de redressement économique, social et démocratique du pays, mais il prend les Français pour des imbéciles, égrenant de vagues promesses, sans crédibilité, sans éprouver le besoin d’expliquer comment elles pourraient être tenues.

C’est le cas de la liste à la Prévert d’hier soir sur les services publics qui allait être relancés comme les hôpitaux, l’école, l’enseignement professionnel… Rien sur le coût, rien sur les moyens dégagés et les ressources fiscales, rien sur la façon d’associer les personnels et les syndicats pour que les choix effectués améliorent les services et les conditions de leur mise en œuvre par les salariés.

Bref le grand vide, le grand Bluff…

C’est d’autant plus grave qu’il est pour une large part dans le déni des problèmes, estimant très largement avoir déjà fait le nécessaire. Nous avons déjà eu droit à l’autosatisfaction rituelle d’Emmanuel Macron avec une totale incapacité à voir et à accepter ce que vivent vraiment les Français (et pas seulement les plus démunis), à voir les conséquences effectives des choix politiques de son gouvernement et ce qu’il faut bien appeler ses échecs.

Non le « Ségur » et les crédits votés n’ont pas réglé les problèmes de l’hôpital qui continuent de croître en parallèle avec la détérioration globale de notre système de santé !

Non l’école ne va pas mieux, les enseignants ne sont pas suffisamment considérés et entendus pour redresser la barre et conduire nos enfants à la réussite.

Non la réindustrialisation n’est pas durablement et suffisamment engagée ; la balance commerciale plonge et ce n’est pas seulement dû au prix de l’énergie.

Non la situation des Français n’est pas meilleure qu’ailleurs parce que l’inflation serait plus basse dans notre pays : les salaires eux n’ont pas suivi, ils ont décroché et la baisse du pouvoir d’achat est forte. On en voit tous les jours les conséquences : une détérioration du niveau et des conditions de vie.

Un président qui ne veut ni voir, ni entendre…

Il nous revient de ne pas le laisser continuer sur cette voie. L’un des préalable est de poursuivre la mobilisation pour le contraindre à remettre en cause cette réforme des retraites, et d’obtenir en tout état de cause un référendum.

Soit a travers le RIP, soit en faisant pression sur le président pour qu’il soit contraint de consulter directement les Français ; en dernier ressort, au cas où le conseil constitutionnel récuserait la deuxième demande de RIP, il faudra lancer à nouveau cette procédure dans un an en soumettant sous la forme d’un RIP la question de l’abrogation de cette réforme.

Mais la parole, la décision doit revenir au peuple.

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