Pour la disparition du voile intégral dans les lieux et espaces publics une action déterminée et efficace

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Actu-societe-Daphne-Mongibeaux-en-burqa_articlephoto Le bureau National du PS de mardi a été l’occasion d’un débat sur la question de la Burqua.  J’y ai pris la parole pour faire connaitre ma position , qui in fine a plutôt été celle retenue par le bureau  national, même si l’expression des uns et des autres n’a pas toujours permis de lever des incertitudes. En tout cas, évidemment, nul n’a manifesté la moindre complaisance sur la Burqua et tous souhaitent agir pour voir reculer ce  phénomène. Pour ma part, je considère que même si le nombre de personne portant le voile intégral est  encore faible, le mouvement est inquiétant et en tout cas la situation est insupportable et ne saurait être tolérée. Les raison de cette position ferme  ne pose en rien la question religieuse, ou même la place de la la religion dans l’espace public. Non, l’enjeu est ailleurs, la République considère que les individus sont des citoyens, donc des personnes qui doivent être en échange avec les autres, reconnus comme telles  et non des ombres, des individus manifestement  coupés  de  la confrontation avec leurs concitoyens. Cette conception est fondamentale dans la constitution du  contrat social qui forme notre société et la République. De surcroit, chacun voit bien le coté profondément inégalitaire et  manifestement symbolique de l’oppression des femmes.  Donc, si le voile intégral est intolérable dans l’espace publique, au nom même de nos principes, tout doit être fait pour empêcher sa présence dans nos rues, places, et autres lieux publics.
Maintenant la question est de savoir comment le faire efficacement.  Pour ma part j’ai indiqué qu’il me semble qu’on devra probablement  faire voter une loi ou au moins des mesures législatives nouvelles. Pourquoi ? Parce que je pense que dans la grande période troublée que vit le monde, l’accroissement des inégalités, de la précarité et de la pauvreté,  le libéralisme qui tend à réduire l’homme a sa fonction économique et consommatrice en prônant un individualisme forcené, ont mis à mal l’idée d’émancipation par le collectif et le progrès qui nourrit l’espérance républicaine. Du coup,  des idéologies opposées à ces valeurs prospèrent. Et nous ne pourrons pas faire l’économie d’une confrontation.  Et là, chacun et chacune d’entre nous, quelque soit ses choix religieux, philosophiques doit y prendre une part active. Il ne s’agit pas de se situer a priori dans une posture  défensive ou agressive, mais de réinventer une pédagogie d’adhésion citoyenne.  Simplement La République, ses idéaux, pour convaincre  auront besoin d’un engagement sans faille, parfois pour fixer les contraintes et les obligations, mais aussi pour prouver sa capacité à tenir ses promesses.  C'est l’une des tâches majeures des politiques et singulièrement de la gauche.

Le port du voile intégral est manifestement une ligne rouge qui ne saurait être franchie.  Mais l’essentiel n’est pas de voter des lois d’interdiction inutilement générales et dures si elles ne sont pas réellement  indispensables.  Déjà de nombreux textes  permettent  aux pouvoirs publics d’agir et il est urgent que la police, la justice les mettent en œuvre (loi sur les violences faites aux femmes, principes généraux du droit et dispositions existantes concernant les services publics, obligations liées au travail, besoins liés à l’identification des personnes et dans certains cas lutte contre les dérives sectaires). Le gouvernement au lieu d’agiter des chiffons rouge, d’entretenir toutes les confusions et de jouer avec les peurs et le rejet des autres ferait mieux d’amener nos administrations à appliquer ces législations pour faire reculer le port du voile intégrale. Si dans l’application de ces textes, il apparait qu’ils soient mal adaptés, alors il faudra prendre les mesures législatives  complémentaires.

C’est d’ailleurs en cela que le travail du Parlement devrait pouvoir  établir  l’arsenal juridique déjà applicable et  exiger son application, puis suivre l’efficacité de son application pour le faire évoluer. Chacun voit bien qu’une loi d’interdiction pure et simple et de portée générale peut s’avérer difficilement  compatible avec notre constitution.

A juste titre, il nous faut toujours être scrupuleux face aux risques liberticides. Notre droit sans cesse trouver le bon équilibre entre le respect scrupuleux des libertés individuelles et la solidité du contrat social qui permet  la vie en société et développe nos valeurs communes.
La droite et Nicolas Sarkozy face à chaque problème, ne propose qu’une stratégie : réduction de nos libertés, durcissement des lois existantes, alors même qu’ils ne prennent pas la peine de les mettre sérieusement en œuvre. C’est une spirale permanente qui ne règle rien mais affaiblit notre république. Alors notre position doit être claire: nous prendrons toutes les mesures qui permettent de supprimer le port du voile intégral dans  les lieux publics, nous devons utiliser tous les supports juridiques existant  et exiger du gouvernement qu’il  agisse en ce sens. Si, dans l’action, les textes en vigueur s’avèrent insuffisants, des mesures législatives supplémentaires devront être prises. C’est seulement qu’en cas d’impuissance manifeste qu’il faudrait passer à une loi d’interdiction générale.
Ainsi, la formule « ni Burqua, ni loi» ne saurait être une position. Je dirais plutôt : Pour la disparition du voile intégral dans les lieux et espaces publics une action déterminée et efficace : d’abord appliquer les textes existants, des  mesures législatives complémentaires si besoin, une loi dure en derniers recours

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