Suspendre sans tarder le pacte de responsabilité pour cibler, conditionner les aides aux entreprises !

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1 million emploisPlusieurs informations récentes montrent les énormes risques de gaspillage des 41 Milliards d’allègements de cotisation en direction des entreprises.

Première raison : l’attitude du Medef.

Les notes et propositions récentes du Medef qui lorsqu’on lui a cédé la main veut tout le bras et montre que son engagement sur le million d’emploi était un rideau de fumée pour obtenir des aides publiques massives sans contraintes et sans la moindre obligation de résultats.

Il ressort le slogan pour expliquer que si le Smic, les trente-cinq heures, le nombre de jours fériés et toute une série de droits sociaux ne sont pas remis en question le million d’emploi ne pourra pas être atteint. «  Ce n’est pas de notre faute, Les 41 Milliards ne suffisent pas ! ».

Il est clair que si la puissance publique ne conditionne pas les aides, le Medef dira qu’il n’y en a jamais assez, engrangera l’argent de nos impôts sans que le redressement industriel et productif du pays soit engagé.

Deuxième raison : les entreprises n’envisagent pas d’investir, au contraire.

le grand argument qui nous est donné est que la reconstitution des marges, l’apport financier du CICE et du pacte de responsabilité permettra aux entreprises d’investir. Or l’enquête habituelle menée par l’INSEE sur les intentions d’investissement des entreprises est très inquiétante, car elle montre une quasi stabilité (au mieux une hausse de 1%) et ce après une chute de 5% l’an dernier. Le niveau d’investissement demeure au plus bas, alors même que les chefs d’entreprises savent qu’ils vont toucher des sommes importantes.

 Tout n’est pas de la mauvaise foi, ou une volonté de capter des dividendes- ce qui est toutefois le cas dans des grandes entreprises, notamment les banques- dans bien des cas, singulièrement dans l’industrie, l’appareil de production est sous utilisé faute de demande. On retrouve là la nécessite de soutenir la demande intérieure. Les commandes publiques qui pourraient aussi  soutenir des filières n’est pas suffisamment au rendez-vous de leur modernisation. La baisse des cotisations ne règle en rien ce problème. Au contraire. D’ailleurs les entreprises qui investissent, qui développent de nouveaux produits, qui montent en gamme pourraient être mieux soutenues si les aides n’étaient pas indifférenciées mais ciblées et conditionnées par exemple au niveau d’investissement qui pourrait être un critère important, comme l’emploi devrait l’être dans d’autres secteurs.

Troisième raison : sans obligations et sans sanctions les contreparties sont des leurres.

Le CICE et le pacte de responsabilité devaient être accompagnés de négociations de branches qui fixeraient le cadre des contreparties. Or la récente conférence sociale a montré comment le patronat avait l’art de noyer le poisson et de jouer la montre. Il faut dire que même les accords signés avec la CFDT et la CFTC, montre un bilan pour le moins mitigé puisque l’engagement pris par le patronat représente tout juste le maintien du niveau d’embauches des années précédentes, consacre une réduction d’effectifs dans le secteur puisque les départs en retraite sont supérieurs aux nouveaux recrutements.  Bref tout continue comme avant mais des millions d’Euros sont versés, sans impacts.

Qu’on soit clair si les entreprises investissent, recrutent sérieusement, augmentent les salaires ou font reculer la précarité et n’augmentent pas les dividendes, comme on l’a vu de façon éhontée au deuxième trimestre, un accompagnement public peut être légitime et doit être proportionné. Il faut cibler et conditionner les allégements et crédits d’impôts.

Mais tel n’est pas le cas et il faut arrêter la gabegie d’argent public. Que penser des grands groupes ont des marges très importantes, font de substantiels bénéfices, touche des sommes conséquentes et réduisent l’emploi, délocalisent en Pologne, puis en Inde !

http://www.mnlienemann.fr/2014/07/cice-des-syndicalistes-nous-informent-edifiant/

Que penser de la hausse record des dividendes versés par les entreprises cotées (pour leur exercice 2013) de plus de 30% au deuxième trimestre 2014 tandis que 7 Milliards de CICE ont été versés pour la même période ?

Au-delà, pour financer des 41 Milliards et tenir une hypothétique réduction des déficits, le gouvernement annonce une baisse de 50 Milliards de baisse des dépenses publiques et en conséquence sacrifie beaucoup de programmes d’investissements publics, notamment via la ponction sur les collectivités locales. Il gèle les salaires des fonctionnaires, la plupart des retraites et annonce des coupes dans les dépenses de santé. Une spirale négative pour la croissance et l’emploi s’enclenche et avec elle une dégradation des recettes et des comptes publics.

Sans surprise, le premier ministre dans sa déclaration de politique générale n’a pas proposé une telle suspension et une réorientation des aides aux entreprises. Pour autant, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger une nouvelle voie. On aimerait que tout aille plus vite face à l’urgence sociale, à la dégradation de la situation. Mais il faut encore et toujours convaincre.

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