DRAME DE CREPOL

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Nous sommes tous bouleversés par le tragique décès du jeune Thomas, âgé seulement de 16 ans. Et au moment de son inhumation, nos pensées et notre soutien vont aux parents et à sa famille. Bien sûr, mais nous devons à Thomas, à sa famille et à toutes ces victimes de nombreuses agressions, des réponses réelles pour stopper la spirale de ces drames et de leurs tragiques conséquences. On leur doit de cesser de faire comme si les problèmes allaient se réduire, juste en durcissant les peines et en augmentant les forces de police. Eh bien non !

Le gouvernement a beau tenir des propos martiaux, la réalité est bien là : il ne protège pas correctement les Français. Certes il pourrait dire à sa décharge que les gouvernements, de gauche et de droite, n’ont pas mieux fait. Mais ce renvoi de balle et cette défausse permanente ne font qu’entretenir l’idée dangereuse suivante : puisqu’on a tout essayé, pourquoi ne pas tenter le RN. On peut et on doit montrer que les propositions du Rassemblement National ne résolvent rien et sont dangereuses pour nos libertés et la cohésion nationale.

 

L’inacceptable et révélatrice descente « punitive » des milices d’extrême droite à Romans/Isère. L’extrême droite c’est toujours plus de violence !

 

La pseudo expédition punitive organisée par des militants d’extrême droite montre hélas ce qui se passe lorsque celle-ci est au pouvoir: elle fait « patte blanche » lorsqu’elle se présente aux élections affirmant qu’elle respectera les institutions mais parallèlement elle encourage ou au mieux laisse faire des milices s’organiser pour faire régner la peur, la violence, engager des actes racistes, s’affranchir du droit et prétendre faire justice elles-mêmes.

Non seulement il faut condamner avec la plus grande fermeté ces descentes racistes ( au passage ils prétendent venger le jeune Thomas alors même que les suspects sont en garde à vue donc pas dans le quartier, c’est donc une volonté d’assurer un amalgame en considérant coupable tout un quartier, toute une population) ,  mais, en plus,  il faut clairement mettre en évidence que chaque fois que l’extrême droite vient au pouvoir ces groupuscules fascisants veulent imposer leur ordre et constituent une pression permanente et dangereuse pour notre République.

 

 

Mais pour autant, je le redis, rien n’exonère le pouvoir en place et Emmanuel Macron de leur incapacité à prendre à bras le corps ces problèmes récurrents, au-delà des mots et de la poursuite d’une logique qui n’a en rien fait la preuve de son efficacité. En tout cas, il est essentiel, il faut que la gauche porte auprès des Français une stratégie globale et exigeante pour améliorer la sécurité et faire effectivement la violence qui gangrène nos sociétés.

 

La gauche doit être volontariste, concrète et sortir d’une forme d’acceptation d’une impuissance collective face à l’insécurité, à la violence dans nos sociétés contemporaines.

Elle doit le faire avec lucidité, détermination à la fois en prenant des décisions concrètes rapides mais aussi en engageant des actions inscrites dans la durée parce que c’est une rupture avec cette montée continue de la violence, dans la plupart des rapports humains, qui s’impose.

 

Il faut partir de la réalité, du vécu, de la diversité des situations et ne pas se laisser berner par des statistiques moyennes, des annonces budgétaires dont on ne voit pas la concrétisation sur le terrain etc…

Il faut allier mesures d’urgences et projet de société. Car la montée de la violence est probante dans la plupart des pays développés et sape la crédibilité de nos démocraties.

 

Sans tomber dans une vision bisounours, il y a des défis éducatifs à relever, une réorganisation des relations sociales à engager.

 

Le durcissement des peines et l’augmentation des postes de policiers sont en général annoncés après les événements les plus marquants. Mais force est de constater l’inefficacité de cette seule stratégie. Dans le même temps, la prévention de la délinquance, dès le plus jeune âge, est tragiquement insuffisante voir absente, l’éducation populaire qui devrait accompagner l’éducation nationale est notoirement lacunaire alors qu’elle permet d’épanouir les personnes, de transmettre des valeurs et contribue au vivre ensemble. Les propos incantatoires sur la responsabilité parentale sont vains et dans certains cas contreproductifs si ne sont pas mis en œuvre des soutiens aux familles et je pense aux familles monoparentales, qui souvent vivent en dessous du seuil de pauvreté.

L’aide sociale à l’enfance, le suivi des violences familiales, la protection judiciaire de la jeunesse et la justice des mineurs n’ont pas les moyens à la hauteur de leurs missions.

Pour ma part, je reste persuadée que la légalisation du cannabis et de l’organisation d’un réseau public de distribution et de production (en France) du type SEITA (ce qui avait été fait pour le Tabac), sans régler tous les problèmes, permettrait de déployer les forces de police, davantage sur le terrain, en proximité et pour les investigations, ce qui de mon point de vue garantirait mieux la sécurité de nos concitoyens. Car trop souvent, les policiers eux-mêmes estiment que leur mobilisation sur les points de deal de cannabis est souvent vaine et ne règle pas les difficultés. D’ailleurs, la vente et le trafic sont en progression.

Le Parti Communiste a organisé il y a qq semaines un colloque intéressant sur la sécurité avec des personnalités, des experts et des acteurs de terrain témoignant de l’importance qu’il consacrait à cet enjeu. Mais je forme le vœu que les forces de gauche s’attachent désormais à porter un projet collectif offensif pour la sécurité et contre la violence, afin de porter une alternative sérieuse aux discours trompeurs du RN (ne parlons pas de LR, et à l’impuissance du gouvernement)

 

Mais en tout cas, c’est d’abord au gouvernement qu’il revient de prendre à bras le corps cette exigence légitime de sécurité et d’œuvrer à faire reculer la violence dans notre pays. Exigeons de lui une stratégie probante pour la protection des français.

 

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