Detricoter la loi SRU un mauvais coup même pour les classes moyennes

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Le premier ministre répète à l’envi qu’il veut agir en faveur des classes moyennes et il annonce inclure dans le quota de la loi SRU (les 25% de logements sociaux obligatoires dans les agglomérations) les logements locatifs intermédiaires (LLI) sensés favoriser leur accès au logement. En réalité c’est tout le contraire, d’une part ces LLI ciblent en fait les foyers plus aisés et d’autre part va pousser à une augmentation des loyers payés par les publics réellement moyens.

Que sont ces logements locataires intermédiaires (LLI) ?

Normalement ils sont prévus pour assurer une solution entre le logement social et les logements au prix du marché.

Normalement ils sont donc conçus pour des foyers qui sont juste au-dessus des plafonds de ressources du logement social.

Or, le logement social peut répondre aux besoins des couches moyennes à travers les PLS, ce sont des logements accessibles à des foyers dont les ressources sont déjà assez élevées. Pour une personne seule, les plafonds de ressources sur la base des revenus fiscaux de référence, sont de 32 700€/an (2725/mois) et de 28 400€/ an (2360€/mois) hors IDF.

Les LLI sont donc à priori prévus pour des foyers dont les revenus sont au-dessus de ce niveau qui est bien supérieur au revenu médian des Français (revenu en-dessous duquel se trouve 50% des Français). C’est autour de ce niveau de revenu que l’on peut considérer que l’on parle des classes moyennes.

En 2020 selon l’INSEE en France métropolitaine, le niveau de vie médian par unité de consommation était en Ile-de-France de 24 490€/an (2040€/mois) et de 22 320€/an (1860€/mois).

Ainsi, les personnes susceptibles d’entrer en LLI gagnent au moins entre 700 et 500€/mois de plus que la médiane.

L’exemple donné ici concerne une personne seule, mais on retrouve des écarts du même ordre avec un couple ou une famille.

 Et ce chiffre est un plancher ! En réalité sont éligibles aux LLI des foyers avec des ressources plus élevées qui vont, pour une personne seule, jusqu’à de 43 700 (3640 par mois) en IDF et le centre des métropoles, et de 35 000 (2900 par mois) pour le reste du territoire. Tout cela pour un célibataire et – cela monte en proportion pour les familles-. On est très loin des classes moyennes !

Les LLI sont des logements pour des catégories aisées que certains peuvent appeler classes moyennes, mais qui sont des classes supérieures.

Le PLS du logement social correspond mieux aux classes moyennes que les LLI qui correspond à des locataires aisés ( sans compter qu’on ne suit pas dans la durée l’évolution des revenus de ceux qui occupent ces logements.

Et c’est bien là la supercherie ! Derrière les mots se cache tjrs la même réalité macronnienne : aider les plus favorisés au détriment des autres !

( même les français vraiment moyens)

Certes dans les faits il arrive que faute de logements sociaux disponibles des foyers en dessous du plafond PLS  entrent dans un logement intermédiaire , mais ils paieront alors  un loyer bien plus cher que dans un logement social de type PLS. D’autant que dans certaines villes, il n’y a pas réellement de besoin en locatif pour des personnes de ce niveau social. Et du coup, c’est un mécanisme qui accroît la dépense logement des Français.

Donc en ouvrant la boîte de Pandore de l’entrée des LLi dans le calcul de la loi SRU, on instaure un système d’éviction au détriment du logement social dans son ensemble (du très social au logement abordable pour les classes moyennes) et on entretient la hausse des loyers en obérant le pouvoir d’achat des classes moyennes aussi.

Je parle ici des classes moyennes pour montrer que même si on prend au mot le premier ministre sur son terrain, cette mesure est mauvaise !

Mais il faut aussi dénoncer l’effet d’éviction massif que cette disposition va engendrer au détriment du logement des plus pauvres et des catégories populaires avec de graves reculs de la mixité sociale. Car pour combattre les ghettos, il faut du logement social partout dans toutes les villes et là on va dispenser les communes récalcitrantes de leur contribution à cette objectif pourtant essentiel pour notre République.

De surcroît, elles seront ainsi dispensées d’amendes !

Ce que la droite n’a pas osé faire (et qui avait justifié la venue de l’Abbé Pierre à l’Assemblée Nationale pour protester) Emmanuel Macron et Gabriel Attal tentent de le faire !

Ne les laissons pas faire !

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